Lors d’une conférence de presse tenue le lundi 10 mars à Rabat, à laquelle ont participé les habitants et les commerçants occupant les bâtiments visés par la démolition dans le quartier de l’Océan, le groupe de la Fédération de la Gauche Démocratique (FGD) au sein du Conseil de la ville a affirmé que les mesures d’évacuation se déroulaient en dehors des « procédures légales ». « Les demandes formulées par les autorités locales aux habitants du quartier de Saniat Gharbia et de certaines zones du quartier Océan d’évacuer leurs logements ne reposent sur aucun fondement juridique, d’autant plus que la plupart des habitants détiennent des documents de propriété et de conservation foncière, en l’absence de tout décret d’utilité publique pouvant justifier une expropriation, ce qui constitue une violation du principe constitutionnel du droit à la propriété privée », ont estimé les conseillers de la FGD, représentant l’opposition.
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À les en croire, ces opérations ne s’appuient pas sur une procédure d’expropriation déclarée d’utilité publique et ne figurent même pas dans le schéma directeur d’aménagement urbain de Rabat, pourtant adopté par le Conseil municipal le 29 janvier 2025. Les conseillers de la FGD au sein du Conseil de la ville de Rabat ont en outre dénoncé le « silence » des pouvoirs publics, le « black-out systématique » entourant la nature des projets prévus sur ces terrains, mais aussi l’absence de transparence concernant les investisseurs impliqués, « dont ni l’identité ni la nationalité n’ont été révélées », rapporte Ahdath Al Maghribia.
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Prenant la parole, plusieurs résidents du quartier de Sania Gharbia, propriétaires et locataires confondus, ont dénoncé les méthodes d’évacuation, ainsi que des demandes de vente ou d’abandon de leurs biens marquées par « l’abus de pouvoir, l’intimidation, la pression et le marchandage ». Les habitants du quartier de l’Océan ont, à leur tour, dénoncé le caractère verbal des décisions d’expulsion, ainsi que la privation de leur droit à une négociation équitable. Aussi, ont-ils critiqué l’imposition d’un tarif uniforme de 13 000 dirhams le mètre carré, sans tenir compte de la diversité et de la nature des habitations concernées. Ces résidents dont la grande majorité d’entre eux vit dans ce quartier historique depuis plusieurs décennies exigent le respect de la loi.