Les habitants concernés se sont retrouvés du jour au lendemain sans abri ni refuge, en ce début du mois de Ramadan. Ces résidents, dont certains ont passé toute leur vie dans ce quartier, assistent impuissants, à la démolition de leurs maisons. Une situation qui plonge ces familles déjà vulnérables dans l’insécurité et la peur du lendemain, les obligeant à chercher un nouveau logement dans un contexte économique difficile marqué une inflation généralisée, indique al3omk.
« Ces gens n’ont rien obtenu, où vont-ils aller ? Ils vont s’asseoir contre les murs… », a déclaré une femme âgée dépitée. L’une des résidentes du quartier n’a pas caché sa colère face à cette situation qui affecte particulièrement les femmes et les enfants : « Ils nous empêchent de vivre en paix. Les larmes de nos mères sont une honte indélébile sur leur front. Maudite soit l’oppression. Nos souvenirs d’enfance deviendront-ils de simples ruines balayées par le passé ? »
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L’initiateur du hashtag « Ne touchez pas à mon quartier » (متقيش غربيتي), raconte un peu l’histoire de ce quartier. C’est « l’un des plus anciens et prestigieux quartiers de la capitale, qui a vu naître de nombreuses figures du monde politique, associatif, sportif, intellectuel et culturel », affirme ce jeune enseignant. À l’en croire, ce quartier « rassemble riches, pauvres et classes moyennes dans un mélange d’authenticité et de modernité. Un quartier historique où vivaient des résistants et des nobles ».
Le jeune homme exprime sa tristesse et sa rage de voir le triste sort réservé à ce quartier : « Ils veulent détruire un quartier historique et chargé d’histoire, sans pitié ni compassion. Nous restons debout ! ». Face à ce drame social, des voix s’élèvent pour appeler les forces vives du royaume et tous les cadres issus de ce quartier prestigieux, à se mobiliser pour témoigner leur solidarité aux victimes. Elles demandent au gouvernement de parer au plus pressé pour indemniser ces familles ou procéder à leur relogement.