L’auteur à succès de plusieurs bestsellers, dont « Une chanson douce », « Dans le jardin de l’ogre », a fait un dernier post avant de fermer tous ses comptes sociaux. Une couverture du livre « Au revoir et merci » de Jean d’Ormesson, suivi d’un message qui explique la démarche : « Aujourd’hui j’ai décidé de quitter définitivement les réseaux sociaux, de ne plus utiliser Instagram ou Facebook », écrit Leïla Slimani. Elle poursuit en donnant les raisons de cette décision.« Je ne veux plus cautionner des réseaux où la haine s’étale sans filtre, où aucune surveillance n’existe, où c’est le règne de l’impunité et de la démagogie. Et où leurs fondateurs, dans leurs bureaux de la Silicon Valley, n’ont aucun compte à rendre ».
Ces propos rejoignent l’alerte lancée par le documentaire produit par Netflix, « Derrière nos écrans de fumée », qui dénonçait les dérives occasionnées par les réseaux sociaux. Ces dernières années, bien de voix ont fustigé la façon dont certains se servent des réseaux sociaux pour des règlements de compte, pour faire l’apologie de la violence de tout genre.
L’écrivaine reconnaît avoir vécu sur les réseaux sociaux de bons moments, tant sur le plan professionnel, qu’humain. Elle sait que ces canaux de communication occupent une place importante dans la vie sociale et professionnelle de tout un chacun. Mais la déferlante de propos haineux et d’incitation à la violence enregistrée au lendemain de la mort de Samuel Paty, le professeur décapité en France par un fanatique, semble avoir pris le dessus sur les avantages qui permettaient à Leila Slimani de s’y accrocher. « Tant que ces réseaux seront une arène où les fanatiques, les haineux, les racistes tordront le concept de liberté d’expression à leur profit, ce sera sans moi. Ces réseaux ne sont puissants que parce que nous y sommes si nombreux. Ce soir je me déconnecte pour de bon, le temps de vous dire au revoir et merci. Ce soir, je fais silence et mon silence est un hommage à ceux que la haine a tués », écrit Leïla Slimani