Leïla Slimani quitte les réseaux sociaux pour protester contre la haine qui y règne

22 octobre 2020 - 08h40 - Culture - Ecrit par : G.A

L’écrivaine marocaine Leïla Slimani a désactivé tous ses comptes sur les réseaux sociaux. Elle se dit outrée et peinée par la haine qui y règne.

L’auteur à succès de plusieurs bestsellers, dont « Une chanson douce », « Dans le jardin de l’ogre », a fait un dernier post avant de fermer tous ses comptes sociaux. Une couverture du livre « Au revoir et merci » de Jean d’Ormesson, suivi d’un message qui explique la démarche : « Aujourd’hui j’ai décidé de quitter définitivement les réseaux sociaux, de ne plus utiliser Instagram ou Facebook », écrit Leïla Slimani. Elle poursuit en donnant les raisons de cette décision.« Je ne veux plus cautionner des réseaux où la haine s’étale sans filtre, où aucune surveillance n’existe, où c’est le règne de l’impunité et de la démagogie. Et où leurs fondateurs, dans leurs bureaux de la Silicon Valley, n’ont aucun compte à rendre ».

Ces propos rejoignent l’alerte lancée par le documentaire produit par Netflix, « Derrière nos écrans de fumée », qui dénonçait les dérives occasionnées par les réseaux sociaux. Ces dernières années, bien de voix ont fustigé la façon dont certains se servent des réseaux sociaux pour des règlements de compte, pour faire l’apologie de la violence de tout genre.

L’écrivaine reconnaît avoir vécu sur les réseaux sociaux de bons moments, tant sur le plan professionnel, qu’humain. Elle sait que ces canaux de communication occupent une place importante dans la vie sociale et professionnelle de tout un chacun. Mais la déferlante de propos haineux et d’incitation à la violence enregistrée au lendemain de la mort de Samuel Paty, le professeur décapité en France par un fanatique, semble avoir pris le dessus sur les avantages qui permettaient à Leila Slimani de s’y accrocher. « Tant que ces réseaux seront une arène où les fanatiques, les haineux, les racistes tordront le concept de liberté d’expression à leur profit, ce sera sans moi. Ces réseaux ne sont puissants que parce que nous y sommes si nombreux. Ce soir je me déconnecte pour de bon, le temps de vous dire au revoir et merci. Ce soir, je fais silence et mon silence est un hommage à ceux que la haine a tués », écrit Leïla Slimani

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Racisme - Internet - Facebook - Twitter (X) - Islamophobie - Instragram - WhatsApp - Plainte

Aller plus loin

Une banale discussion sur Facebook finit en homicide

Des messages provocants, des insultes et des menaces échangés par deux amis sur les réseaux sociaux, et la situation s’envenime. À Chefchaouen, personne ne pouvait imaginer...

Leila Slimani : « le colonialisme a influencé la transformation du Maroc »

L’écrivain franco-marocain, Leila Slimani, dont le livre « Le pays des autres », est sorti il y a quelques semaines en Espagne, décrit le colonialisme et la façon dont il a...

Boycott des produits français : le patronat français appelle les entreprises à ne pas céder au chantage

Les propos du président Emmanuel Macron sur l’islam, sur les caricatures du prophète Mohammad, lors de l’hommage rendu au professeur Samuel Paty, ont entraîné des...

Accusée de racisme, la bloggeuse Sara Abujad s’excuse

La bloggeuse Sara Abujad a diffusé, le vendredi 22 novembre, une vidéo sur Youtube qui a tôt fait de provoquer l’ire des internautes. En cause, le caractère raciste de cette...

Ces articles devraient vous intéresser :

Lenteur d’Internet au Maroc : les critiques d’un député

Le député Ahmed Abbadi du groupe parlementaire du Parti du progrès et du socialisme (PPS) à la Chambre des représentants a dénoncé le faible débit de la connexion Internet dans plusieurs villes et régions du Maroc, imputant la responsabilité de cette...

Maroc : ces régions oubliées de l’internet

Lors d’un débat organisé par le Parti Authenticité et Modernité (PAM), Ghita Mezzour, ministre de la transition numérique et de la réforme de l’administration, a révélé la part du territoire marocain sans couverture internet.

TikTok bientôt interdit au Maroc ? Le parlement s’apprête à trancher

La question de l’interdiction de TikTok, suggérée par plusieurs députés marocains, devrait être abordée lors de la prochaine session du Parlement marocain, qui débute en octobre.

Karim Benzema et les Frères musulmans : Jean-Luc Mélenchon apporte son soutien

Jean-Luc Mélenchon a apporté son soutien à Karim Benzema, sur la plateforme X (ex-Twitter). Le footballeur est au cœur d’une controverse, pointé du doigt par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour des liens présumés avec les Frères...

Agression sauvage d’une femme voilée dans un magasin LiDL à Marignane

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) réagit à « l’agression raciste et antimusulmane dont a été victime une femme de 42 ans en situation de handicap, portant un voile et récemment affaiblie par un traitement de chimiothérapie. » L’organisation...

Au Maroc, les mendiants du web

Au Maroc, la mendicité s’est propagée sur les réseaux sociaux notamment Facebook pendant le ramadan. Le phénomène interroge.

Le prince Moulay Hassan, star des réseaux sociaux

Le prince héritier Moulay Hassan, 21 ans, est suivi par des milliers d’abonnés sur les différents comptes qui lui sont dédiés sur Instagram, Facebook et TikTok.

Le compte d’Instagram de Noussair Mazraoui piraté

L’international marocain Noussair Mazraoui s’est fait pirater son compte Instagram. D’autres cadres du Bayern Munich ont subi le même sort.

« Salut islamiste » : le joueur du Real Madrid Antonio Rüdiger porte plainte

Le défenseur du Real Madrid, Antonio Rüdiger, a décidé de porter plainte pour diffamation contre Julian Reichelt, ancien rédacteur en chef du journal Bild. Ce dernier avait accusé Rüdiger de faire un « salut islamiste » après un match de football, une...

Racisme envers les musulmans : de nouveaux témoignages accablent Christophe Galtier

L’ex-entraîneur de l’OGC Nice, Christophe Galtier, fait face à de graves accusations de discrimination et de harcèlement moral, avec un procès prévu dans dix jours.