
Caixabank a-t-elle « arnaqué » des saisonnières marocaines ?
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Les mauvaises conditions de travail et la surexploitation des saisonnières marocaines étaient au cœur d’un atelier sur « l’environnement agricole de Huelva » organisé les 6 et 7 avril dernier dans la ville.
Au cours de ces deux jours de réflexion, les participants venus de divers horizons ont échangé sur diverses thématiques liées aux violations des droits de l’homme subies par les saisonnières marocaines et les travailleuses du secteur agricole à Huelva en général. « Les abus se multiplient d’année en année », a dénoncé Najat Bassit, responsable du syndicat des saisonnières. Elle a senti la nécessité de créer ce mouvement pour défendre les droits des saisonnières, après que dix Marocaines ont signalé des abus sexuels et des exploitations au travail à Huelva en 2018, fait savoir Ameco Press.
Les saisonnières marocaines qui arrivent chaque année à Huelva, ne comprennent pas l’espagnol et ne connaissent personne dans le pays, ce qui fait d’elles des proies faciles pour les exploitants espagnols qui, selon Bassit, recherchent « des femmes détruites physiquement et psychologiquement pour les exploiter facilement dans les champs de Huelva ». « Les travailleuses peuvent mourir de soif, mais le fruit ne doit pas mourir », déplore-t-elle.
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Pour Samira Muheya, de la Fédération des Ligues des droits des femmes (FLDF, Maroc), les contrats de travail des saisonnières marocaines contiennent des dispositions contraires aux droits de l’homme. D’abord, la sélection de ces travailleuses s’effectue selon des « critères discriminatoires » en ce sens qu’il est exigé qu’elles doivent âgées entre 18 et 45 ans, divorcées ou veuves, avec des enfants âgés de 14 ans afin de « garantir » leur retour au Maroc, explique Muheya. Ensuite, ces contrats, rédigés en espagnol, n’ont pas de date de fin, obligeant les saisonnières à travailler jusqu’à la fin de la saison.
Muheya a insisté sur la nécessité de sensibiliser et d’informer les saisonnières depuis le Maroc. « Elles doivent connaître le contenu de leur contrat, les horaires de travail, le salaire et vers qui se tourner en cas de conflit », a-t-elle souligné, ajoutant qu’il est également important qu’elles connaissent les droits des étrangers en Espagne. « Certaines femmes pensent que si elles accouchent en Espagne, leur situation sera régularisée ou que si elles arrivent malades, elles pourront accéder aux services de santé sans aucun problème », a-t-elle indiqué.
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