Les Marocaines paieront aussi la pension alimentaire à leurs ex-maris

4 septembre 2024 - 13h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Au Maroc, les femmes ayant un revenu supérieur à celui de leur conjoint pourraient avoir à verser une pension alimentaire (Nafaqa) à ce dernier en cas de divorce, a récemment affirmé Abdellatif Ouahbi, le ministre de la Justice.

Ouahbi réitère sa volonté de promouvoir une « vraie parité » entre l’homme et la femme. Dans un entretien sur la chaîne marocaine 2M lundi, le ministre a laissé entendre que les femmes ayant un revenu supérieur dans le couple devraient verser une pension alimentaire ou Nafaqa à leur mari en cas de divorce.

« Quand la femme demande le divorce, elle doit avoir tous ses droits. Pour ce faire, nous devons savoir ce que possède l’homme et ce que possède aussi la femme parce que la responsabilité financière est partagée », a déclaré Ouahbi, en réponse à la question de savoir les mesures qu’il entend prendre, en collaboration avec Bank Al-Maghrib (BAM), contre les hommes qui ne versent pas de pension alimentaire à leurs femmes après le divorce.

À lire : Réforme du Code de la famille au Maroc : vers une égalité parfaite hommes femmes ?

Il ajoutera : « Quand nous aurons une idée précise sur la situation financière de l’homme et de la femme, nous pourrons déterminer qui est la partie lésée et celle qui va indemniser l’autre. Si le revenu de la femme est supérieur à celui de l’homme, elle devra payer la Nafaka à son ex-conjoint. » Pour le ministre de la Justice, la responsabilité financière partagée pendant le mariage, est également valable après le divorce.

Ouahbi a en outre annoncé que son département « est en train d’examiner ce point », insistant sur la nécessité d’avoir « un certain équilibre et une sorte de justice ou d’équité ». « Si on n’a pas cet équilibre, on n’aura pas une véritable parité […] économique et sociale », a ajouté le ministre. Si la mesure venait à être introduite dans la Moudawana (Code de la famille), basée sur la charia islamique, elle entrainerait un cataclysme dans l’ordre juridique et sociétal marocains.

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