« Dans les relations conjugales et sexuelles entre hommes et femmes, l’égalité n’est pas possible », a déclaré Benkirane lors d’une communication à l’endroit des femmes du parti islamiste, dénonçant le combat des associations féministes qui font pression sur le Comité consultatif chargé de conduire la réforme du Code de la famille afin que leurs revendications liées à l’égalité des sexes soient prises en compte.
Les féministes appellent à « une réforme globale du Code de la famille afin de le transformer en une loi civile fondée sur l’égalité des sexes dans toutes ses parties ». L’Union féministe libre demande « d’inclure l’égalité entre les hommes et les femmes en matière d’héritage et de lever l’interdiction du mariage entre musulmanes et non-musulmans ». « L’égalité et la non-discrimination doivent être garanties, conformément à l’esprit de la Constitution et à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Convention relative aux droits de l’enfant dont le Maroc est partie », a soutenu Khadija Tahiri, membre de l’Union Féministe Libre, lors d’une réunion avec le Comité.
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Pour sa part, Benkirane estime que « la société n’est pas Simone de Beauvoir (l’un des symboles de l’émancipation des femmes), Latifa Jbabdi (militante marocaine des droits de l’homme et leader de l’Union socialiste) et Amina Bouayach (Présidente du Conseil consultatif des droits de l’homme)… Il y a des gens qui exigent des choses comme l’annulation de la wilaya (tutelle) afin qu’une femme puisse se marier sans tuteur ».
Le secrétaire général du PJD est également revenu sur le partage des biens acquis pendant le mariage, estimant que l’établissement de ce principe rendrait les hommes réticents à se marier. « Ces gens (qui réclament des réformes) sont vraiment ignorants », a indiqué Benkirane rappelant que le roi Mohammed VI avait assuré qu’« il n’autorisera pas ce qui est interdit (haram), ni n’interdira ce qui est permis (halal) ». Pourtant, des organisations progressistes continuent d’exiger une révision « radicale » du Code de la famille », regrette-t-il. Les féministes plaident aussi pour l’abolition de la tutelle « dans le Code et dans toutes les autres lois » relatives au divorce, au mariage et au partage des biens. Benkirane, lui, continue de s’opposer à l’interdiction du mariage des mineurs.