Depuis l’éclatement de l’affaire d’espionnage via Pegasus, le Maroc a multiplié les attaques judiciaires en France contre les médias ayant révélé ou dénoncé l’affaire, notamment via des procédures en diffamation. Mᵉ Olivier Baratelli s’étonne que malgré les tapages faits par Amnesty International et Forbidden Stories, ces deux organisations n’aient pu apporter les preuves pour étayer leurs accusations.
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« Dans l’actualité on a deux choses, le délai de dix jours par lequel Amnesty International et Forbidden Stories pouvaient prouver ce qu’ils affirmaient est expiré, ils n’ont rien sorti. La situation est ubuesque, cela démontre que cette affaire est une supercherie. La deuxième actualité est que le Maroc a saisi la justice française, mais aussi la justice allemande et la justice espagnole » a affirmé Me Baratelli.
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En plus d’avoir saisi la justice, le Maroc a également engagé pour prouver ne serait qu’au-delà du doute raisonnable que toute cette affaire n’est qu’un montage grotesque, un complot pour saper les relations entre le Maroc et son partenaire de tous les jours qu’est la France. « Je vais remettre au procureur de la République de Paris un rapport d’expertise informatique élaboré par un collège d’experts, dont deux experts de la cour d’appel qui vont exclure toute utilisation du Maroc de ce logiciel », souligne l’avocat.
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Fin juillet, Me Baratelli a annoncé avoir fait remettre quatre nouvelles citations directes en diffamation. Deux d’entre elles visent le quotidien Le Monde, une troisième poursuit Mediapart et la dernière attaque Radio France. De son côté, le ministre marocain de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a déposé à Paris une plainte en dénonciation calomnieuse à l’encontre de Mediapart et de son directeur de publication Edwy Plenel, a annoncé dans un communiqué l’avocat du ministre, Me Rodolphe Bosselut. Le ministre dénonce une cabale médiatique et s’en remet à la justice.