Pegasus : Hicham Mansouri et 16 autres journalistes rejoignent la plainte de RSF

6 août 2021 - 20h20 - France - Ecrit par : S.A

Le Marocain Hicham Mansouri et 16 autres journalistes de six pays, cibles de Pegasus, ont porté plainte ce vendredi 6 août aux côtés de Reporters sans frontières contre NSO Group, le fabricant israélien du logiciel espion. RSF a également saisi l’ONU.

Dix-sept journalistes originaires d’Azerbaïdjan, du Mexique, d’Inde, d’Espagne, de Hongrie, du Maroc et du Togo « se sont joints formellement à la plainte déposée par Reporters sans frontières (RSF) «  avec deux journalistes franco-marocains, Maati Monjib et Omar Brouksy, auprès du parquet de Paris le 20 juillet, précise RSF. Ils seraient des victimes potentielles ou avérées du logiciel espion Pegasus. Ils « savent ou ont des raisons sérieuses de craindre d’avoir été espionnés par leur gouvernement ».

À lire : Pegasus : le Maroc attaque en justice Le Monde, Radio France, Mediapart

Selon les explications de l’association, plusieurs sont victimes depuis de nombreuses années de la vindicte de leur gouvernement, comme Hicham Mansouri au Maroc ou Swati Chaturvedi en Inde. « Certains ont même été espionnés par un État étranger, comme l’Espagnol Ignacio Cembrero, très probablement surveillé par le Maroc », ajoute-t-elle.

À lire : Pegasus : le Maroc attaque en justice Le Monde, Radio France, Mediapart

RSF annonce par ailleurs avoir « saisi formellement les Nations unies des cas de ces journalistes » afin « d’obtenir des explications de la part des États suspectés d’avoir eu recours à Pegasus pour espionner ces journalistes ». Elle « demande aussi d’exiger la stricte régulation internationale de l’exportation, la vente et l’utilisation de logiciels de surveillance tels que Pegasus, et un moratoire international sur la vente de ces logiciels ». En tout, 19 journalistes ont déposé une plainte avec RSF en France et « ont mandaté l’organisation pour saisir avec eux les mécanismes des Nations unies », précise l’association.

À lire : Affaire Pegasus/Maroc : la CNDP entre en scène

Une enquête menée par le Forbidden Stories et ses partenaires dont Le Monde, avec l’appui des experts d’Amnesty International révélait courant juillet que le Maroc aurait ciblé 10 000 numéros sur 50 000 à l’aide du logiciel israélien Pegasus depuis 2016. Des numéros appartenant à des journalistes, des hommes et femmes politiques notamment le président Emmanuel Macron, des militants des droits humains ou encore des chefs d’entreprise de différents pays.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - ONU - Israël - Reporters sans frontières (RSF) - Hicham Mansouri - Espionnage

Aller plus loin

Affaire Pegasus : le Maroc rejette les accusations d’espionnage de journalistes

L’information selon laquelle un service de sécurité marocain aurait utilisé un logiciel-espion mis au point par une société israélienne pour viser une trentaine de journalistes...

Affaire Pegasus : l’examen de la plainte du Maroc reporté

Le tribunal de Paris a décidé, lundi, de reporter l’audience sur la recevabilité des poursuites engagées par l’État marocain contre des ONG et médias français, ayant accusé le...

Pegasus : le Maroc attaque en justice Le Monde, Radio France, Mediapart

Offensive judiciaire du Maroc suite aux accusations portées à son encontre pour espionnage via le logiciel Pegasus. Les autorités marocaines ont porté plainte en France contre...

Espionnage via Pegasus : le Maroc affirme ne pas avoir obtenu des preuves

L’avocat mandaté par le Maroc dans l’affaire Pegasus a lancé il y a quelques jours une procédure qui donnait dix jours à Amnesty International et Forbidden Stories pour...

Ces articles devraient vous intéresser :

Sahara : Staffan de Mistura propose la partition entre le Maroc et le Polisario

L’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, se heurte à un mur. Sa proposition de partition du territoire, présentée lors d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité, n’a reçu aucun soutien de la part du Maroc ni du...

Sahara : l’ONU dément la démission de Staffan de Mistura

Les Nations unies ont apporté un démenti formel au sujet d’une éventuelle démission de Staffan de Mistura, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara.

Violences policières : la France sermonnée par l’ONU

Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale, l’organe affilié aux Nations unies, exprimé sa « profonde préoccupation » concernant les pratiques des forces de police en France vis-à-vis des minorités. Cette inquiétude fait suite au décès...

Le plan de Staffan de Mistura sur le Sahara suscite la colère du Maroc

La proposition de partition du Sahara formulée par l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, lors d’un exposé devant le Conseil de sécurité n’est pas du goût de Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la...

Sahara : l’ONU accuse, le Polisario récuse et critique le Maroc

Le Polisario critique le rapport du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, sur la situation au Sahara qui l’accable et accuse le Maroc de violation continue de la présence et du travail de la MINURSO.