Lundi, le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine a reconnu l’indépendance des entités sécessionnistes de Louhansk et de Donetsk. Le lendemain, il a brandi à nouveau la menace d’une guerre contre l’Ukraine, annonçant au passage que les accords de Minsk qui établissent un cessez-le-feu dans l’Est de l’Ukraine n’existent plus. Des propos qui créent l’inquiétude dans un pays où, la plus grande proportion d’étudiants internationaux (22 %) vient d’Inde et du Maroc (10 %). Certains étudiants arabes minimisent la menace de guerre tandis que d’autres expriment des inquiétudes.
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« Les gens n’ont pas commencé à stocker de la nourriture. Les résidents arabes et les Ukrainiens n’ont pas peur. Ils riraient si vous leur posiez des questions sur une éventuelle guerre », a déclaré à Al-Fanar Media Taif Al-Hadeethi, étudiant irakien en sixième année de médecine à l’Université d’État de Sumy, dans le Nord-Est de l’Ukraine. « Outre Louhansk et Donetsk, les deux régions revendiquées par la Russie, la vie est tout à fait normale », a-t-il ajouté, estimant que ce sont les médias internationaux qui versent dans l’exagération quant aux problèmes de sécurité de routine auxquels fait face l’Ukraine depuis 2014.
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« Je ne pense pas que des choses sérieuses se produiront. Mes parents me poussent à retourner en Jordanie, mais je n’ai pas peur », a déclaré Hamad Al-Khrisha, un étudiant jordanien en première année de médecine à l’Université nationale de médecine Pirogov Memorial, à Vinnytsya, dans le centre-ouest de l’Ukraine. Selon lui, il s’agit d’une simple guerre de propagande. Sauf que certains étudiants y voient plutôt la plausibilité d’une guerre et ont d’ailleurs quitté l’Ukraine. « Nos collègues indiens ont quitté le pays », a déclaré Taif Al-Hadeethi.
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Pour Ghaith Ahmed Munaf, responsable de l’Organisation internationale pour la protection des droits humains, Ukraine-Irak (BFNGO), basée en Ukraine, la menace de guerre est bien réelle. « La cellule de surveillance de notre organisation a enregistré plus de 2 500 violations sur les trois fronts de la frontière nord-est avec la Russie, la frontière nord-ouest avec la Biélorussie et la frontière sud de la Crimée. La guerre semble inévitable », a-t-il déclaré.