Arrivée au Québec d’une vague d’infirmières marocaines
Des infirmières marocaines et d’autres nationalités sont arrivées au Québec dans le cadre du projet de recrutement du gouvernement qui est désormais entré dans sa phase 4.
Arrivée au Québec avec son mari dans le cadre du projet de « reconnaissance des compétences » annoncé par le gouvernement Legault en 2022 et visant, à terme, à recruter à l’étranger 1000 infirmières et infirmiers, une infirmière marocaine enceinte se trouve confrontée à d’énormes difficultés.
« C’est mon mari qui a décidé de participer au programme. Pour lui, c’était un rêve, pour changer de mode de vie et améliorer ses compétences », raconte à La Presse Sarah*, rencontrée à l’hôpital Honoré-Mercier, à Saint-Hyacinthe. Deux mois après, c’est le désenchantement. Enceinte de 30 semaines, elle doit payer de sa poche ses soins : prises de sang, échographies, accouchement, car elle n’a pas accès aux assurances privées. « Le logement, l’assurance maladie, mon suivi de grossesse : on ne savait pas d’avance qu’on allait rencontrer tous ces problèmes. Sinon, je ne l’aurais pas accompagné [au Québec] », confie-t-elle.
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Sarah n’est admissible à aucune assurance. « J’ai tenté avec presque toutes les assurances privées, mais personne ne veut prendre en charge une femme enceinte », dit-elle. Elle ne peut plus bénéficier d’une assurance maladie au Maroc qu’elle a quitté. « Quand j’ai quitté mon poste, j’ai perdu le droit à l’assurance maladie », dit-elle. Une situation que fustige Dre Sandrine Dionne, cheffe du service d’obstétrique-gynécologie à l’hôpital Honoré-Mercie : « On déracine des professionnels de leur pays pour qu’ils viennent aider notre système de santé et ils n’ont aucune couverture et se retrouvent sous le seuil de la pauvreté. C’est inhumain. » Les coûts d’un accouchement sans assurance au Québec se situent généralement entre 15 000 $ et 25 000 $, précise-t-elle.
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Le mari de Sarah est l’un des 28 infirmiers et infirmières venus d’Afrique dans le cadre du projet de « reconnaissance des compétences » annoncé par le gouvernement Legault en 2022. Actuellement, il suit, avec d’autres, une formation d’un an au Cégep de Saint-Hyacinthe pour parfaire leurs connaissances avant d’être embauchés au CISSS de la Montérégie-Est. Il ne touche qu’une allocation de 2 000 $ par mois pendant la durée de la formation d’appoint. Sarah, elle, n’a aucun revenu. « Ils n’ont pas droit aux banques alimentaires, puisqu’ils n’ont pas droit à l’aide sociale », ajoute Dre Dionne, qui s’est battue pour leur trouver un logement après des semaines de démarches.
*Prénom modifié
Aller plus loin
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