Suspension de l’aide américaine : des projets vitaux au Maroc compromis

La suspension des financements octroyés par l’Agence américaine pour le développement international (USAID) et la Société du défi du millénaire (MCC) – principaux vecteurs de l’aide bilatérale – produiront un impact négatif sur les ONG locales et les agences onusiennes opérant au Maroc. Les structures de santé communautaires qui dépendent de subventions externes pour assurer la distribution d’antirétroviraux et la prise en charge des populations vulnérables sont directement affectées par cette mesure.

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La détection des pathogènes émergents, dans un contexte où les zoonoses et les pandémies constituent des menaces globales, risque d’être compromise en raison de l’arrêt des subventions destinés aux systèmes de biosurveillance et d’alerte précoce. La couverture vaccinale contre certaines maladies endémiques risque de fléchir en raison de la suspension de l’aide financière américaine.

La décision américaine affecte également les dispositifs d’assistance aux migrants et aux réfugiés, majoritairement financés par l’USAID et mis en œuvre par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). L’arrêt des programmes de régularisation et d’intégration risque d’accentuer la précarité des populations migrantes en transit au Maroc, une des portes d’entrée sur l’Europe.

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Avec le gel des 2,5 millions de dollars destinés aux actions contre la traite des êtres humains, les centres d’accueil et de prise en charge des victimes risquent de fermer leurs portes. Des milliers de personnes sans protection seront ainsi livrées à elles-mêmes. Le Maroc perd en outre les financements de l’UNICEF et de l’USAID soutenant la reconstruction des infrastructures de base, notamment les écoles et les centres de soins dans les zones rurales touchées par le puissant et dévastateur séisme de septembre 2023.

Côté éducation, le gel de l’aide américaine affecte directement l’éducation, notamment les programmes d’alphabétisation des femmes et les dispositifs de lutte contre le décrochage scolaire. Les budgets des centres éducatifs, en particulier dans les zones rurales, ont été drastiquement réduits, ce qui menace l’accès à l’éducation pour des milliers d’enfants.

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Les petites entreprises sociales et les coopératives féminines, souvent créées avec l’appui financier de l’USAID, ne sont pas non plus épargnées alors que certaines, spécialisées dans l’artisanat et l’agriculture biologique, misaient sur ces aides pour assurer leur pérennité et leur intégration dans les circuits de commerce équitable. Plusieurs milliers d’emplois sont ainsi mis en péril.

L’arrêt de l’aide américaine produirait donc des impacts socio-économiques majeurs. Alors que le gouvernement marocain n’a pas encore annoncé de plan d’urgence pour combler ce vide budgétaire, les ONG et institutions privées de financements américains sont elles en quête de nouveaux partenaires internationaux.