Les Marocains contraints de passer leurs vacances à l’étranger

20 juillet 2024 - 09h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Nombreux sont les Marocains qui choisissent de passer les vacances à l’extérieur du Maroc, notamment en Espagne, au Portugal ou en Turquie en raison des offres touristiques trop chères proposées dans le royaume. Le groupe thématique chargé d’évaluer les politiques publiques dans le domaine du tourisme, à la Chambre des Conseillers s’est penché sur la question.

Les dysfonctionnements qui caractérisent le secteur du tourisme au Maroc, ainsi que les contraintes qui entravent le développement du domaine touristique sont consignés dans un rapport produit par le groupe thématique chargé d’évaluer les politiques publiques dans le domaine du tourisme, à la Chambre des Conseillers. Il s’agit notamment de la cherté des services touristiques : des prix des établissements touristiques extrêmement élevés, surtout pendant la saison estivale, en comparaison avec des destinations touristiques mondiales similaires au Maroc, fait savoir le site Al3omq. Cela affecte la compétitivité et l’attraction des touristes qui préfèrent des destinations moins chères et offrant des services de meilleure qualité, y compris les Marocains qui choisissent de passer leurs vacances en Espagne, au Portugal ou en Turquie, dont le nombre ne cesse d’augmenter d’année en année, atteignant plus d’un million de touristes marocains en 2023, fait remarquer le groupe.

À lire :Cherté des vacances au Maroc : les MRE vont-ils se détourner ?

En raison de la rareté ou de l’absence de contrôle, ainsi que du manque d’affichage des prix et de la disparité flagrante entre les établissements hôteliers de même catégorie, la cherté des services touristiques, qu’il s’agisse de l’hébergement ou de la restauration, constitue un véritable obstacle pour les familles de la classe moyenne, limitant leur possibilité de profiter de vacances en raison de leur incapacité à supporter les coûts des voyages et des services touristiques, souligne le rapport, ajoutant que la hausse des prix réduit la compétitivité du secteur à l’échelle internationale.

À lire :Pour leurs vacances, les Marocains boudent le Nord pour Dakhla

Des défis majeurs s’imposent au tourisme marocain. Parmi eux, l’informel qui favorise la concurrence déloyale, notamment grâce aux plateformes numériques et aux réseaux sociaux qui permettent de communiquer avec les touristes et de les attirer. Le secteur informel propose des services à des prix plus bas, mettant ainsi les entreprises organisées dans une position compétitive désavantageuse, ce qui se répercute sur la qualité des services en raison de l’absence de toute forme de contrôle et de professionnalisme, affectant négativement l’expérience des touristes et leur possibilité de revenir, en plus des impacts sociaux négatifs liés à l’emploi précaire, l’absence de sécurité professionnelle et de bénéfices de la protection sociale, ainsi qu’à la diminution des opportunités de formation et de renforcement des capacités, note le rapport.

À lire :Ryanair se renforce un peu plus au Maroc

D’après le même rapport, le tourisme marocain pâtit aussi de la mendicité. Désigné comme l’un des problèmes sociaux les plus graves que le Maroc doit affronter, constituant l’une des contraintes internes au développement du tourisme marocain, ce phénomène a pris un caractère professionnel, s’éloignant des manifestations de solidarité humaine et caritative, avec un espace public envahi par des mendiants de tous âges, femmes, vieillards et enfants, causant une gêne évidente aux citoyens et encore plus aux touristes, nuisant non seulement aux destinations touristiques mais également à l’image du pays tout entier, affectant la compétitivité touristique. Selon les membres du groupe, la mendicité prend parfois des dimensions dangereuses, notamment lorsque la demande d’aide est associée à la violence verbale. Pire, la mendicité est devenue une activité professionnelle pour de nombreux pratiquants, alors que le Code pénal l’incrimine.

À lire :Les vacances des MRE gâchées

Le rapport du groupe thématique chargé d’évaluer les politiques publiques dans le domaine du tourisme, à la Chambre des Conseillers fera l’objet de discussions la semaine prochaine.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Tourisme - Portugal - Turquie - Parlement marocain

Aller plus loin

Vacances d’été : Les Marocains fuient la cherté des côtes

La cherté des denrées alimentaires dans certaines zones touristiques côtières dépassent ceux des régions européennes et les offres touristiques trop chères poussent la plupart...

Cherté des vacances au Maroc : les MRE vont-ils se détourner ?

La spéculation des prix en ce début de saison estivale soulève des préoccupations au Maroc. De nombreux internautes craignent que cette inflation n’émousse l’envie des Marocains...

Cherté des vacances au Maroc : le Parlement s’en mêle

Les offres touristiques trop chères ont poussé la plupart des Marocains à passer leurs vacances dans des pays étrangers comme l’Espagne, l’Italie et le Portugal. Préoccupé, le...

Les touristes ont déserté le nord du Maroc

Contrairement aux années précédentes, les touristes n’ont pas afflué dans les villes du nord du Maroc cet été. La situation est particulièrement préoccupante à Martil qui...

Ces articles devraient vous intéresser :

Tourisme au Maroc : les MRE dépensent bien plus que les touristes nationaux

Le Maroc a réalisé des recettes touristiques record en 2024. Selon l’Office des changes, ces revenus ont atteint 112,5 milliards de dirhams, soit une augmentation de 7,5 % par rapport à l’année précédente.

Le tourisme marocain bat des records

L’année 2023 a vu repartir à la hausse la fréquentation touristique au Maroc. Une embellie pour le tourisme marocain après les trois années noires qu’elle a connues à cause de la pandémie de Covid-19.

Contenus choquants en ligne : Le Maroc veut sévir

La prolifération de contenus immoraux, futiles et offensants sur les réseaux sociaux préoccupe la société civile et les acteurs politiques, surtout les députés de l’opposition. Ceux-ci demandent des actions décisives pour lutter contre ce phénomène...

TikTok, l’impossible interdiction au Maroc

Face à la dépravation des mœurs à laquelle conduit l’utilisation de TikTok, les députés de l’opposition ont invité le gouvernement marocain à prendre ses responsabilités et à interdire l’application chinoise dans le royaume. Mais y arriveront-ils ?

Un mois après le séisme, le tourisme marocain se redresse

Le Maroc conjugue désormais au passé l’impact négatif du puissant et dévastateur tremblement de terre du 8 septembre qui a endeuillé le peuple marocain et causé d’énormes dégâts matériels sur son tourisme. L’industrie se porte mieux que jamais.

Maroc : les nouvelles mesures fiscales dévoilées

Le gouvernement d’Aziz Akhannouch a déposé au Parlement samedi le projet de loi de finances pour 2025. Les mesures fiscales proposées visent à simplifier les procédures douanières et à intensifier la lutte contre la fraude.

TikTok bientôt interdit au Maroc ? Le parlement s’apprête à trancher

La question de l’interdiction de TikTok, suggérée par plusieurs députés marocains, devrait être abordée lors de la prochaine session du Parlement marocain, qui débute en octobre.

Le secteur de la location de voitures au Maroc menacé

Au Maroc, le secteur de la location de voitures reste impacté par une offre en hausse, des achats importants de véhicules, et l’informel.

Hôtels et couples non mariés au Maroc : une loi pour mettre fin aux refus ?

Suite à la controverse générée par l’obligation faite aux clients de certains hôtels de présenter un contrat de mariage, le groupe du Mouvement Populaire à la Chambre des représentants a proposé une loi visant à intégrer l’état civil sur la carte...

Tourisme : Le Maroc bat un record historique

Les recettes touristiques du Maroc ont atteint un nouveau record durant les sept premiers mois de 2024, notamment durant la période estivale.