Selon un médecin psychologue, spécialisé dans la sociologie marocaine, la responsabilité en incombe à la femme, en grande partie. La femme marocaine a, depuis la nuit des temps, été victime de violences, tout en gardant un silence, étonnamment complice.
La société marocaine ne dénonce jamais ni n’incrimine certaines formes de violence verbale. La critique dévalorisante et dégradante a toujours été acceptée par la femme marocaine et est partie intégrante de la relation conjugale.
Selon le spécialiste, le silence de la femme est une forme d’acquiescement, une façon de reconnaître le droit de l’homme sur elle. Des réponses, du genre "Mon mari m’en a empêché" ou "Mon mari refuse", sont devenues courantes, dans le langage de la femme marocaine.
Sur le plan religieux, le médecin désapprouve le fait que la femme soit considérée comme un être dépourvu de sens moral et spirituel. Pour lui, il s’agit d’une atteinte à l’intégrité de la femme, ce que celle-ci accepte, de manière spontanée.
Au sein du noyau familial, la femme a toujours été considérée comme inférieure à l’homme, reflétant l’image d’un objet sexuel mis à sa disposition. Elle subit, par conséquent, l’autorité de ses parents ou de ses frères, surtout dans les cas de mariages forcés.
D’autre part, le harcèlement, dont elle est souvent victime, dans la rue, la prive de son droit à la liberté, en lui imposant un style d’habit ou un mode de comportement, définis, au préalable, par l’homme au sein de la société.
Le psychologue s’interroge également sur les raisons derrière le mutisme de la femme face aux injustices conjugales. Elle accepte, de plein gré, d’endosser toutes les corvées domestiques, d’être un objet sexuel pour son homme, d’être l’objet de critiques dévalorisantes, de ne pas bénéficier du partage de la fortune familiale.