Publié sur son site, le rapport de 119 pages, intitulé « Trapped : How Male Guardianship Policies Restrict Women’s Travel and Mobility in the Middle East and North Africa » (« Piégées : Comment les politiques de tutelle masculine restreignent les déplacements et la mobilité des femmes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ») examine 20 pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord et décrit les différentes exigences imposées aux femmes pour obtenir l’autorisation de leur tuteur masculin de se déplacer dans leur pays, d’obtenir un passeport et de voyager à l’étranger. HRW examine également si les femmes peuvent voyager à l’étranger avec leurs enfants en tant que tuteurs sur un pied d’égalité avec les hommes. Les défenseurs de ces politiques de tutelle masculine dans la région justifient ces règles par le souci de protéger les femmes.
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Alors que certains pays comme l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ont supprimé les dispositions relatives à l’obéissance des femmes à leur mari, qui entraînaient des restrictions sur leurs déplacements, l’organisation constate que 15 pays de la région comme l’Arabie saoudite, l’Iran, Yémen, continuent d’appliquer des lois sur le statut personnel ou la famille qui contraignent les femmes à « obéir » à leur mari, à vivre avec lui ou à demander son autorisation pour quitter le domicile conjugal, travailler ou voyager. Les tribunaux peuvent ordonner aux femmes de retourner à leur domicile conjugal ou de perdre leur droit à une pension alimentaire, est-il précisé.
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Soulignant que le Code de la famille de 2004 a supprimé l’obligation pour les femmes d’obéir à leurs maris et prévoit à la place que le mari et la femme gèrent conjointement les affaires du ménage, à la suite d’une campagne menée par des militants des droits des femmes qui ont appelé à la reconnaissance des concepts islamiques de respect et d’égalité dans le mariage et que la Constitution marocaine de 2011 garantit la liberté de circulation à tous, y compris « la liberté de circuler et de s’établir sur le territoire national, de le quitter et d’y revenir, conformément à la loi », Human Rights Watch note toutefois que d’autres dispositions discriminatoires à l’égard des femmes subsistent.
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Malgré l’inexistence d’une loi, les femmes marocaines seules sont interdites de séjour dans les hôtels du royaume. Face à la persistance de cette pratique discriminatoire, le ministre de l’Intérieur a, en juillet 2014 et à nouveau en septembre 2022, a déclaré que son département n’avait jamais donné de pareilles instructions aux hôtels, fait savoir l’organisation.