Parmi elles, figurent l’ancienne présidente de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), Khadija Ryadi, la dessinatrice Zainab Fasiki, l’écrivaine Leila Slimani, l’actrice Loubna Abidar, le réalisateur Nabil Ayouch et son épouse, l’actrice et réalisatrice Maryam Touzani, la journaliste, actrice et cinéaste Sonia Terrab, ou encore Hajar Raissouni. Toutes ces personnalités, connues à l’international pour leur combat pour le respect des droits de l’homme et des libertés individuelles au Maroc, sont victimes d’insultes et d’intimidations sur les réseaux sociaux pour avoir réclamé l’égalité entre hommes et femmes, fait savoir El Español.
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Ibtissam Lachgar, fondatrice du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI), a quant à elle été menacée de mort sur Instagram. « Betty, tu mourras dans la douleur, je te le promets », lui a écrit un internaute via un faux compte. « Vous devriez finir en prison pour avoir comploté contre les principes moraux des musulmans marocains. Votre jeu maléfique auquel vous tentez de jouer au Maroc sera dénoncé au grand public. Et nous savons très bien que vous êtes engagé. Une sorte de féminazi hystérique », a publié un autre. Le nom de la militante figurait déjà sur la liste des personnalités marocaines menacées de mort par l’État islamique en 2015, rappelle-t-on.
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Les féministes marocaines concernées ont signalé au parquet compétent ces menaces de mort. « La police prend les choses au sérieux, et va nous convoquer », assure Lachgar, affirmant que ces menaces ont commencé après les vifs débats entre conservateurs islamistes et progressistes féministes dans le cadre de la réforme du Code de la famille. Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, un jeune Marocain, vêtu d’une djellaba appelle à un rassemblement sur la célèbre place Jama el-Fna de Marrakech pour assister aux exécutions en public de ces féministes. « Pourquoi Jama el-Fna serait-elle simplement une place de divertissement ? On pourrait au moins purifier cette terre (le Maroc). Une place juste pour les singes ? Nous pourrions y décapiter ce genre de personnes (étranges) », a-t-il déclaré.
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Par ailleurs, des journalistes de Morocco World News, dont son directeur, Adnane Bennis, ont reçu des menaces de la part d’une certaine Aicha Lamrani qui les accuse de « promotion du féminisme et de l’athéisme, acceptation de l’homosexualité, tolérance à la zina (relations sexuelles hors mariage) et normalisation de l’avortement » et de ridiculiser l’Islam. « Vous méritez d’être tués. Dites à vos collègues que vous allez tous être assassinés dans votre bureau à Rabat comme « Charlie Hebdo » en 2015. Je le jure devant Dieu. Soyez prêts pour le nouveau Charlie Hebdo, si Dieu le veut », a-t-elle écrit. Adnane Bennis a confié avoir déposé une plainte devant le tribunal de Rabat et qu’une enquête a été ouverte.