Pour lutter contre ce phénomène, la Direction de la sûreté de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) de la préfecture de police de Paris, expérimente depuis 2019 un nouveau dispositif, informe Europe 1. « On relève les empreintes digitales des mis en cause, on les met au format international et on les envoie à nos officiers de sécurité au Maroc, en Algérie et en Tunisie qui les transmettent ensuite aux autorités locales pour vérification dans leur fichier automatisé des empreintes digitales », explique Valérie Martineau, la directrice de la DSPAP. Avant, les policiers ne disposaient d’aucun moyen fiable pour établir l’identité et l’âge des mis en cause.
En tout, 1 122 demandes de vérification ont été transmises aux autorités marocaines, algériennes et tunisiennes pour 256 réponses qui confirment à 95 % que les mis en cause sont majeurs. « On a ce retour plusieurs semaines après la garde à vue, mais ce n’est pas grave », précise Valérie Martineau qui ajoute qu’avec ce dispositif, deux à trois procédures judiciaires sont initiées par semaine. Le dispositif, d’abord expérimenté à Paris, a été ensuite élargi à toute la préfecture de police, la Seine-Saint-Denis, la Seine et Marne et le Val-de-Marne.
La délinquance attribuée aux mineurs non accompagnés du Maghreb a augmenté de 20 % entre 2019 et 2020, selon la préfecture de police de Paris qui rappelle qu’au premier trimestre 2021, 2 360 présumés mineurs non accompagnés d’origine maghrébine ont été interpellés. Il s’agit en réalité des hors la loi qui cherchent à échapper à des sanctions plus sévères. Pour la plupart des sans-papiers, ils donnent des surnoms aux policiers et se présentent comme des mineurs pour éviter de subir des mesures d’éloignement.