Distributeurs de carburants : des bénéfices "indécents" au Maroc ?

11 janvier 2025 - 22h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Malgré les fluctuations mondiales, les distributeurs de carburants au Maroc gonflent leurs bénéfices. De quoi agacer El Houssine Yamani, secrétaire général du syndicat national des industries pétrolières et gazières relevant de la CDT, qui plaide pour une refonte du cadre réglementaire pétrolier.

« Les prix pratiqués dans les stations-service au Maroc dépassent le niveau qu’ils devraient atteindre durant la première moitié du mois de janvier 2025, avec un écart de plus d’un dirham pour le gasoil et près de deux dirhams et demi pour le prix de l’essence », fait remarquer à Hespress El Houssine Yamani, secrétaire général du syndicat national des industries pétrolières et gazières relevant de la CDT. Selon ses explications, le prix du litre de gasoil ne devrait pas dépasser 9,98 dirhams, contre 11,30 dirhams appliqués dans les stations. Quant au prix du litre de l’essence, il ne devrait pas dépasser 11,06 dirhams, contre 13,20 dirhams pratiqués dans les stations durant la première moitié du mois de janvier.

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Le responsable syndical se désole du fait qu’en dépit des tentatives infructueuses du Conseil de la concurrence, les profits des acteurs du secteur ont augmenté après la décision de libéraliser aveuglément les prix. « Ces profits sont passés de près de 600 dirhams par tonne à plus de 2 000 dirhams par tonne de gasoil et plus de 2 500 dirhams par tonne d’essence », précise-t-il. Fort de ces constats, Yamani plaide pour une refonte du cadre réglementaire pétrolier. « La libéralisation des prix des carburants, l’urgence de supprimer les subventions et la libéralisation des prix du gaz, ainsi que la préparation pour la libéralisation des prix de l’électricité, nécessitent une attention particulière quant à l’ampleur des dommages graves que cette orientation cause en termes d’inflation et de pouvoir d’achat des citoyens », estime-t-il.

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Pour Yamani, la situation actuelle ne peut être justifiée par des décisions de soutien social direct et d’autres slogans qui « ne tiennent pas face à la dureté du manque et des difficultés de la vie que connaissent tous les Marocains, notamment les plus démunis, ainsi que les habitants des zones rurales, qui souffrent des aléas climatiques avec la succession des années de sécheresse conjuguée à une injustice des politiques sociales ». Il appelle en outre à la réduction du taux de la taxe appliquée, à la relance du raffinage du pétrole à la raffinerie « Samir » à Mohammédia, ainsi qu’à la réorganisation du secteur énergétique dans le cadre de l’Agence marocaine de l’énergie durable. Il a également appelé à rattraper le retard dans la mise en œuvre des projets renforçant la souveraineté énergétique.

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