C’est en 2020 que Saïd A., un quadragénaire, est revenu du Maroc avec sa femme. Aussitôt rentré, il a confisqué son portable et son passeport en la condamnant à une vie cachée, loin de tous et sortant rarement de la maison. Celle qui n’a connu depuis sa naissance que son village au Maroc, se retrouve en terre inconnue, à la merci de son mari et de ses beaux parents dans « la maison de l’horreur » à Schaerbeek, rapporte Sudinfo.
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Séquestrée et violée pendant un mois, elle doit son salut à l’un de ses cousins qui a donné l’alerte sur le drame que vit la jeune femme en avril 2020. Profitant d’un de ses rares moments de liberté, elle a envoyé à sa cousine résidant en Espagne un courrier qui relate sa vie aux côtés de son mari.
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Prévenus, des policiers sont dépêchés sur les lieux. Ils ont rencontré la mère du prévenu, et ensuite la jeune femme qui ne comprenait que l’arabe. Grâce à un interprète, la jeune femme a pu se confier sur son calvaire, les viols répétitifs, sa séquestration. Saïd A. est arrêté et condamné à quatre ans de prison avec sursis probatoire.
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Lors de son réquisitoire, le ministère public, tout en condamnant « l’horreur » par lequel la jeune femme est passée, a souligné que Saïd A. a l’excuse de n’être pas allé contre la volonté de sa femme. Mais pour le tribunal, impossible qu’une femme accepte subir ce genre de traitement. Au regard des contradictions dans les déclarations du prévenu et les résultats des analyses médicales faites sur son épouse, le tribunal est convaincu de la sincérité de la victime.
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Voyant l’étau se resserrer autour de lui, Saïd A. a plaidé pour l’acquittement, sans obtenir gain de cause. « Votre conception de la femme est juste inadmissible. Tant que vous n’aurez pas compris que votre femme ne vous appartient pas, qu’elle n’est pas un objet, alors vous risquez de vous trouver à nouveau devant le tribunal », commente le juge de la 54ᵉ chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles.