Quand l’Algérie tente d’apprivoiser l’arbre emblématique du Maroc

19 janvier 2025 - 21h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

L’arganier, un arbre unique qui produit une huile précieuse et dorée, très prisée en cosmétique, ne pousse qu’au Maroc, plus précisément dans le sud du royaume. Mais depuis quelques années, l’Algérie tente également de planter cet arbre.

En Algérie, les premières plantations de l’arganier ont lieu entre 2010 et 2016. Benhalima Salaouatchi, un investisseur privé, avait mis en terre 60 plants puis jusqu’à 200 à El Karimia. « Les premiers résultats de cette culture sont prometteurs, au vu de la floraison des arbres et du début de fructification, en attendant la récolte prévue entre les mois de juillet et août prochain, confiait-il à l’époque à l’APS. […] L’arganier est un arbre endémique du sud du pays, qui s’est parfaitement acclimaté au microclimat de la wilaya et aux différents sols où il a été planté ».

À lire : Le Maroc parie sur l’arganier

Les services forestiers s’investissent eux aussi dans la production de jeunes plants. Ils organisent également des journées de formation et de sensibilisation au profit des agriculteurs de la région. Mais l’arganier sera par la suite décimé par le surpâturage et la sécheresse. Dès 2015, l’expert Mohammed Ould Safi, co-auteur d’une étude sur la question, notait les dégâts liés à « la sécheresse, la pollution, la dégradation des sols, le surpâturage, les coupes illicites de bois et les insectes ravageurs, particulièrement les termites ».

À lire : L’arganier, symbole du Maroc, en voie de disparition ?

Grâce au programme national de plantation initié par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, l’arganier renaît. 200 000 arganiers seront mis en terre dans le cadre de ce programme. Les plantations se multiplient dans la région de Tindouf. À Msila, les services des forêts ont procédé à la plantation d’arganiers sur plus de 300 hectares, constate TSA. En parallèle, des études sont actuellement menées sur la sélection des types d’arganiers les plus productifs et les meilleures techniques de reproduction en pépinières. Ils pourront sans doute les trouver de l’autre côté de la frontière.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Algérie - Agriculture - Huile d’argan

Aller plus loin

Arganier : une mine d’or pour le Maroc

C’est la ville d’Agadir qui a abrité le 10 mai, la célébration de la toute première journée internationale de l’arganier initiée par le Maroc et l’ONU. L’occasion d’en savoir...

Le Maroc parie sur l’arganier

Le Maroc se lance dans un vaste projet de reboisement en misant sur l’arganier. L’Agence pour le développement agricole (ADA) prévoit de planter 10 000 hectares d’arganiers dans...

L’arganier, symbole du Maroc, en voie de disparition ?

Au Maroc, le réchauffement climatique et l’exploitation forestière pourraient être responsables de la disparition de l’arganier, l’arbre dont l’un des rôles est de produire...

Ces articles devraient vous intéresser :

Avocat : Le Maroc inonde l’Europe

Le Maroc continue d’inonder le marché européen de ses avocats. Entre octobre et décembre 2024, le royaume a exporté pas moins de 42 000 tonnes de ce produit vers l’UE. Des chiffres qui risquent de grimper d’ici à avril.

Maroc : appels à interdire la culture de la pastèque

Au Maroc, les défenseurs de l’environnement appellent à l’interdiction totale de la culture de la pastèque, très gourmande en eau.

Camions attaqués en Europe : le Maroc hausse le ton

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a dénoncé lundi les récentes attaques d’agriculteurs européens contre des cargaisons de fruits et légumes marocains, faisant observer que l’Union européenne (UE) tire davantage profit de...

Le prix des lentilles s’envole au Maroc

Le prix des lentilles a considérablement augmenté au Maroc, atteignant 32 dirhams le kilo chez les détaillants, contre 25 dirhams pour les lentilles importées.

Maroc : la pastèque sacrifiée pour préserver l’eau ?

Des associations locales de la province d’Al Haouz ont sollicité Rachid Benchikhi, le gouverneur de la province, pour qu’il interdise la culture de pastèques et de melons.

L’export d’oranges marocaines menacé

La filière des agrumes au Maroc est confrontée à d’énormes difficultés liées à la baisse de production du fait de la rareté des précipitations, ce qui affecte sa présence sur les marchés internationaux.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Maroc : des stations de dessalement pour sauver l’agriculture

Le ministère marocain de l’Agriculture a adopté le dessalement de l’eau de mer à des fins d’irrigation. Dans cette dynamique, le département de Mohamed Saddiki a prévu la construction de nouvelles stations de dessalement dans certaines zones agricoles.

Intermarché bannit la fraise marocaine

Afin de valoriser des produits de saison et du terroir français, le groupement Les Mousquetaires, qui chapeaute les enseignes Intermarché et Netto, a pris une décision radicale : bannir les fraises et les cerises de ses étals durant les mois de...

Le Maroc limite la production de pastèque

Face à la pire sécheresse qu’il connaît depuis quatre décennies, le Maroc prend des mesures pour réglementer la production de pastèques qui nécessite une importante quantité d’eau.