« Le 1ᵉʳ septembre, je serai un retraité heureux, car j’ai le sentiment d’avoir accompli des choses dont je suis fier. J’ai défendu un service public de qualité. Au cours de ma carrière, j’ai été un serviteur loyal de la République, mais jamais servile », confie au journal La Montagne Abdennabi Zaher. Il finit ainsi sa carrière au lycée Madame-de-Staël à Montluçon (Allier) dont il est le proviseur depuis 2015. En tout, 35 ans au service de l’enseignement.
Si sa mère n’avait pas été là, le jeune Abdennabi aurait fini dans les champs agricoles. Son père, un ouvrier agricole marocain, préférait qu’il travaille à ses côtés. Un choix auquel s’était opposé son épouse. Grâce à sa mère, Abdennabi a fait ses études et est devenu le proviseur de l’un des plus grands lycées de l’Allier et le seul du département à posséder des classes préparatoires littéraires et économiques. « Les études étaient quelque chose de fondamentale pour ma mère, raconte-t-il. Elle a tout fait pour que l’on puisse avancer dans nos vies et pour elle cela passait par les études ».
Dès lors, l’adolescent mise sur les études. « En classe de seconde, je me suis mis dans la tête que seules les études, et rien que les études, me permettraient d’atteindre les objectifs que je m’étais fixés », dit-il. Des rencontres lui seront également d’une grande utilité dans son accomplissement personnel. Celui qu’on décrit comme un travailleur compétent mais modeste, croise le chemin d’un professeur de physique-chimie d’Auvergnat. Au Maroc, ce dernier faisait circuler les cartes postales qu’il recevait de sa région natale, ce qui incite le jeune lycéen à partir faire ses études chimie à l’Université de Clermont-Ferrand.
Un professeur de chimie organique a également joué un rôle important dans sa vie. Suivant ses conseils, l’étudiant boursier a passé le concours de l’École nationale supérieure de chimie, toujours à Clermont-Ferrand. En 1992, Abdennabi Zaher, CAPES de physique-chimie en poche, fait la connaissance de Patrice Corre, alors proviseur de Madame-de-Staël. « Je lui ai dit que je voulais m’imprégner de mon métier d’enseignant d’abord. Quand j’ai été nommé proviseur de Madame-de-Staël, il a été le premier à m’appeler. »
En France tout comme au Maroc, Abdennabi Zaher a brillé par le professionnalisme tout au long de sa carrière. Il sera remplacé par Béatrice Dufour proviseur de la cité scolaire de la Souterraine à la rentrée.