Les Marocains délaissent le français pour l’anglais

25 avril 2021 - 11h00 - France - Ecrit par : S.A

L’anglais pourrait supplanter le français comme première langue étrangère au Maroc. C’est ce que révèle une enquête réalisée par le British Council.

Le sondage a été réalisé auprès d’un échantillon de 1200 jeunes marocains. Selon les données collectées par le British Council, la majorité de ces jeunes considère l’anglais comme étant « une langue vitale pour leur avenir et pour celui de leur pays », fait savoir Maghreb Intelligence. Pour deux tiers des personnes sondées, la langue de Shakespeare supplantera, dans les cinq prochaines années, la langue française comme première langue étrangère au Maroc. 82 % des Marocains espèrent que le nombre d’utilisateurs de la langue anglaise va s’accroître la prochaine décennie.

74 % des jeunes sondés estiment que si l’anglais devenait la première langue étrangère, ce serait d’un grand avantage pour le royaume, notamment en tant que pôle international d’affaires et de tourisme. 65 % des jeunes considèrent que l’anglais est une langue importante contre 47 % pour le français.

Les Marocains sont nombreux à développer un intérêt certain pour la langue anglaise, ainsi que les établissements d’enseignement anglophones. Plusieurs établissements anglophones dont les prestigieuses écoles américaines sont d’ailleurs implantées à Rabat, Tanger et Casablanca ainsi que British international School de Casablanca et London Academy en raison d’une demande sans cesse croissante.

Du côté du gouvernement, des actions sont menées pour accompagner cet engouement des Marocains pour la langue de Shakespeare et les établissements d’enseignement anglophones. La section internationale du bac marocain, option anglais avait été instaurée en 2014. De plus, les matières scientifiques sont enseignées dans la langue anglaise dans neuf lycées, dont six publics. Un projet de loi-cadre visant à introduire au primaire et au lycée l’enseignement des matières scientifiques et techniques en anglais et en français fait l’objet de discussions au Parlement.

La reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara et le rapprochement entre le royaume et le Royaume-Uni depuis le Brexit pourraient par ailleurs précipiter l’abandon du français au profit de l’anglais. Une langue qui peut offrir des perspectives de carrière aux étudiants marocains.

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