Maroc : la sardine, autrefois « poisson des pauvres », devient un luxe

13 août 2024 - 16h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Au Maroc, la sardine, le « poisson des pauvres », est tellement chère que les familles à revenu modeste n’ont pas les moyens de s’en procurer.

Le prix du kilogramme de sardines connues sous le nom de « poisson des pauvres » est passé de 10 dirhams à plus de 25 dirhams, au grand dam des familles à revenu modeste. Le prix d’une caisse de sardines a atteint 450 dirhams, précise Thami vendeur de poissons à Azemmour. « Nous achetons les sardines à 17,5 dirhams et les vendons à 20 dirhams, mais certains vendent les sardines à 25 dirhams », a-t-il encore précisé au site Al3omk.

À lire : Au Maroc, le « poisson des pauvres » devient un luxe

Les causes de cette augmentation du prix des sardines ? Les commerçants du marché aux poissons pointent du doigt les spéculateurs et les intermédiaires. Thami dénonce l’existence d’une « manipulation claire des prix en raison de l’absence de contrôle de la part des autorités compétentes ». Un vendeur du marché aux poissons d’Azemmour, renchérit : « Ils ne nous laissent rien, nous nous contentons d’un ou deux dirhams au maximum de bénéfice par kilogramme ». Cette flambée des prix des sardines n’est pas sans conséquence sur le pouvoir d’achat des consommateurs. « Ce n’est pas de notre faute, nos bénéfices sont très faibles, et certains jours, nous ne pouvons même pas subvenir aux besoins élémentaires de nos enfants », se dédouane-t-il.

À lire : Maroc : flambée du prix de la sardine, le « poisson des pauvres »

« Les Marocains souffrent et ne peuvent plus suivre cette hausse explosive des prix. Le problème ne réside pas seulement dans le poisson, mais dans toutes sortes de viandes dont les prix ont augmenté de manière illogique », a expliqué Moussa, secrétaire du marché aux poissons. Selon lui, l’insuffisance de contrôle est à l’origine de la hausse explosive des prix. Selon ses explications, il existe un groupe d’intermédiaires et de commerçants qui contrôlent le marché, en achetant de grandes quantités de poisson aux pêcheurs à bas prix, puis les revendant aux consommateurs à des prix multipliés, profitant ainsi de la rareté de l’offre.

À lire : Le prix du poisson s’envole au Maroc

Face à cette situation, Moussa appelle le roi Mohammed VI « à intervenir pour donner des instructions afin de contrôler les prix ».

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