Fin du recrutement des infirmiers marocains au Canada
Le Québec a décidé de ne plus recruter les infirmiers marocains, cédant ainsi à la pression du gouvernement marocain.
De nombreux Marocains résidant au Canada ont exprimé des craintes quant aux effets éventuels sur leurs emplois de la décision du président américain Donald Trump d’imposer des droits de douane pouvant atteindre 25 % sur les produits canadiens exportés vers les États-Unis.
Depuis l’annonce de cette décision samedi, les MRE du Canada sont inquiets. Certains parmi eux ont confié craindre de perdre leurs emplois si cette mesure douanière visant les produits canadiens exportés vers les États-Unis est appliquée. Pour une militante marocaine résidant au Canada interrogée par Hespress, « la décision du président américain a suscité des inquiétudes parmi de nombreux Marocains du Canada quant à la perte de leurs emplois dans les usines et entreprises canadiennes exportant leurs produits vers les États-Unis ». La MRE ajoute que « tout le monde est conscient que la production et la fabrication des produits canadiens destinés aux États-Unis vont considérablement diminuer après l’entrée en vigueur de la décision ».
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La présidente du Conseil national pour l’intégration des compétences des Marocains du monde, a expliqué que les MRE de Canada constituent « un pilier essentiel de l’industrie » du pays, rappelant qu’un nombre important d’entre eux « travaillent dans les chaînes de production et de fabrication des produits exportés vers les États-Unis, et la plupart sont des cadres techniques spécialisés dans le domaine manufacturier ; ils sont arrivés au Canada en tant qu’ingénieurs et ont travaillé comme techniciens après l’équivalence de leurs diplômes ou des études dans un institut spécialisé canadien ». À l’en croire, « la décision américaine pourrait être temporaire, car Trump, comme cela a été démontré lors de son premier mandat, est ‘instable’ dans sa politique étrangère ; il prend souvent des décisions improvisées, ce qui rend plausible un éventuel revirement sur cette mesure ».
Selon la militante, les craintes des MRE et des Canadiens en général quant aux conséquences de la décision de Trump « sont d’autant plus grandes que la situation économique du pays est déjà fragile ». Mais, assure-t-elle, « la communauté marocaine au Canada a acquis une résilience lui permettant de trouver des alternatives économiques aux emplois qu’elle pourrait perdre ». La militante espère aussi que les autorités canadiennes « verseront des indemnités » aux personnes affectées par cette mesure, se demandant toutefois si ces indemnités suffiront pour permettre aux concernés de maintenir le niveau de vie et répondre à tous leurs besoins. Dans ces conditions, « le migrant marocain pourrait se retrouver face à plusieurs choix : retourner au pays et capitaliser les expériences acquises au Canada, créer de petites entreprises au Canada, ou, dans le pire des scénarios, mener une vie difficile dans ce pays », analyse-t-elle.
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Pour sa part, un expert juridique marocain et avocat à Montréal, a expliqué que « l’augmentation du coût des produits canadiens importés, en raison de la mesure douanière adoptée par Trump, stimulera la demande pour les produits locaux américains par rapport à leurs équivalents canadiens, ce qui entraînera inévitablement une diminution progressive de la présence de ces derniers sur le marché américain ». Il a en outre soutenu que cette mesure « affectera négativement la productivité des usines canadiennes et augmentera ainsi le nombre de leurs travailleurs licenciés ». Il exclut en revanche « la possibilité d’un impact significatif de cette décision sur la main-d’œuvre marocaine au Canada, étant donné qu’elle est principalement concentrée dans des secteurs des services et la technologie ».
Par ailleurs, la décision de Trump « entraînera une hausse du niveau d’inflation au Canada, car elle menace de lui faire perdre une part importante du marché américain, estimée entre 60 et 70 %, ce qui affectera négativement la situation économique et le niveau de vie des citoyens canadiens, y compris les Marocains résidant dans le pays », a ajouté l’avocat de Montréal. Selon François Legault, le Premier ministre du Québec, « près de 100 000 emplois sont menacés dans sa province ». Une estimation jugée « prudente » par la Chambre de commerce de la région du Grand Montréal. Un rapport publié par Radio Canada International fait savoir que les droits de douane annoncés pourraient « entraîner la perte de 500 000 emplois en Ontario, selon Doug Ford, le Premier ministre de cette province ».
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