Les pays arabes ont enregistré le niveau de liberté le plus bas au monde à la fin des années 90, selon l’indicateur de liberté », affirme le rapport, rédigé en anglais.
Le manque de libertés constitue avec le faible niveau d’émancipation des femmes et « le taux élevé d’analphabétisme et les déficiences du système éducatif » un des trois principaux obstacles au développement soutenu dans les 22 membres de la Ligue arabe, souligne le rapport.
Le PNUD affirme que le niveau de développement du monde arabe est faible par rapport aux richesses de ses pays. « La région arabe est plus riche qu’elle n’est développée », souligne le rapport.
« Le monde arabe est formé de pays riches avec une population pauvre », a estimé Clovis Maksoud, ancien ambassadeur de la Ligue arabe à l’ONU, qui fait partie du groupe de conseillers ayant contribué à l’élaboration de ce rapport.
« Si ces pays ne prennent pas en considération certaines recommandations du rapport, ils finiront par devenir des nations pauvres avec des populations pauvres. Ce rapport est un avertissement mais il présente aussi une alternative », a-t-il déclaré à l’AFP en marge de la cérémonie de présentation du rapport organisée au siège de la Ligue arabe au Caire.
Le rapport recommande notamment la mise en place de corps législatifs (Parlements) « fondés sur des élections libres, honnêtes, efficaces et régulières » et « une réforme des institutions légales et judiciaires » pour progresser vers un État de droit.
Une série d’indicateurs mesurant les différents aspects du processus politique, des libertés civiles, des droits politiques et de l’indépendance des médias indique que la région arabe vient en dernière place, derrière toutes les autres régions du monde », selon le rapport.
« La participation politique dans le monde arabe demeure limitée en dépit d’améliorations à noter dans certains pays », ajoute le rapport.
« Les acteurs de la société civile continuent à faire face à des restrictions limitant leur capacité à jouer leur rôle d’une manière efficace », indique-t-il, précisant que « les restrictions bureaucratiques » destinées à placer les associations de la société civile « sous le contrôle des autorités publiques posent de graves problèmes ».
En ce qui concerne la condition de la femme, le rapport affirme que « le niveau d’exploitation des capacités des femmes à travers leur participation à la vie économique et politique demeure le plus faible au monde ».
« Une femme arabe sur deux est illettrée », note le PNUD selon lequel « les femmes n’occupent que 3,5% des sièges dans les Parlements des pays arabes, contre 11% en Afrique subsaharienne et 12,9% dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes », poursuit le rapport rappelant que dans certains pays arabes du Golfe les femmes n’ont pas le droit de vote.
Par ailleurs, selon le rapport, l’ensemble de la population des 22 membres de la Ligue arabe s’élevait en 2000 à 280 millions d’habitants, soit 5% de la population mondiale.
Le taux de croissance démographique demeure élevé et la population de cette organisation régionale devrait atteindre entre 410 et 459 millions d’habitants en 2020, ajoute le rapport.
Steve Negus
Agence France-Presse
Le Caire