Tourisme : les enjeux du marché espagnol

4 février 2009 - 00h48 - Espagne - Ecrit par : L.A

Les chiffres sur le secteur du tourisme publiés en même temps que se déroulait le Fitur de Madrid, ont pesé lourd sur le moral de la plupart des professionnels présents dans la capitale espagnole.

Cependant, la baisse de l’activité au niveau mondial de 2%, annoncée par l’Organisation mondiale du tourisme, n’a pas eu le même impact que les estimations du Mediterranean travel association, publiées le 28 janvier dernier. META rappelle en effet que « la Méditerranée touristique a atteint en 2008 le seuil des 300 millions d’arrivées » et que « les perspectives 2009 ne sont pas bonnes, mais les parties Est et Sud de la région pourraient tirer leur épingle du jeu ». Les informations se suivent et ne se ressemblent pas.

Au regard des performances, +7,37% de croissance en 2008, les opérateurs sur les marchés méditerranéens, non Union européenne, dont les marocains, se veulent optimistes. A ce titre, le président du CRT de Marrakech et patron des Sheraton Sud (Marrakech, Essaouira et Agadir), Hamid Bentahar, reste convaincu « qu’il y a une carte à jouer pour récupérer le potentiel de touristes espagnols ». Pour le même budget, quelle destination va m’offrir plus d’expérience touristique ? C’est à peu de chose près l’équation soumise aux opérateurs par les marchés émetteurs.

Les 15 opérateurs marocains, ayant débloqué chacun 30.000 DH pour un pré-carré dans le stand Maroc du Fitur et les CRT (opérationnels) présents, entendent tirer profit de cette conjoncture, en mettant le paquet sur des marchés cibles, notamment espagnol où le nombre de voyages internationaux ne cesse de progresser. Il a atteint 11 millions en 2008, contre un peu plus de 6 millions une année auparavant.

L’étude de l’ONMT sur ce marché, réalisée à la veille du Fitur, identifie dans les moindres détails le profil du touriste espagnol correspondant à l’offre Maroc. Près de 50% des 7 millions de voyageurs internationaux, soit 1 touriste espagnol sur 2, pourraient bien se rendre au Maroc. Ils cherchent des offres combinant le culturel, les loisirs et l’authenticité... Les opérateurs présents l’ont compris. Pour le general manager de Access Holidays & Events, Bouchaib Rzane, « les Espagnols considèrent le Maroc comme leur 2e pays. A ce titre, à nous, opérateurs marocains de traduire ce sentiment en opportunité d’affaires ».

C’est ce que l’équipe de la chaîne Ramada a tenté de faire durant tout le Salon. Le general manager de l’hôtel Les Almohades Tanger du même groupe, Abdelkader El Hamraoui, est convaincu que « la proximité de la destination Maroc, combinée à une offre intelligente, peut favorablement jouer pour nous ». Lui qui dit ne pas connaître de crise sur le marché espagnol n’entend pas tout de même dormir sur ses acquis. Avec le vice-président Opérations & Développement du groupe, Fayçal Sbiti, ils ont multiplié les face to face avec des prescripteurs espagnols et d’Amérique latine surtout. « Le tout est de prendre le prétexte du Fitur de Madrid, qui regroupe l’essentiel des marchés émetteurs pour le Maroc, pour multiplier les rencontres », poursuit-il.

In fine, la rondelette somme de 30.000 DH pour un desk-office dans le stand se révèlera pas trop cher payé. C’est l’avis de Ksar Tours, un réceptif de Marrakech, habitué du Fitur. Son directeur département Espagne-Portugal et Amérique latine, Fouad Ousaid, sait plus que quiconque que le touriste espagnol n’est pas un fidèle client. « Pour 1 DH de différence, il peut aller voir ailleurs ». C’est dire que c’est à propos quand Bentahar laisse entendre que « le tout est d’être capable de se mobiliser pour communiquer sur notre offre », sachant que le Fitur est un marché de TO.

Le groupe Palmeraie Hotels Resorts, KTI Voyages, Kenzi Hotels, Pacha, Atlantic Palace ou encore Atlas Voyages ont rivalisé d’inspiration pour tirer profit de « ce marché tremplin pour le marché latino », laisse entendre Aziz Seddini, le managing director de KTI Voyages. Les enjeux du marché espagnol restent multiples.

Les privés se prennent en main

Près de 15 opérateurs privés ont tenu à être présents au Fitur de Madrid, premier baromètre grandeur nature pour se faire une idée plus précise sur la nouvelle saison touristique. Chargui Kasbah-Hotel (Arfoud), KTI Voyages, Atlas Voyages, Ksar Tours, Eden Andalou Spa & Resorts (Marrakech), Sofitel, le Tazakount (Afourer), Kenzi Tower Hotel, Atlantic Palace (Agadir), Sogatour, filiale touristique de CDG, Across Morocco, Ramada, Access Holidays & Events, Royal Air Maroc... Ils ont tous tenu à défendre individuellement leur offre.

Source : L’Economiste - Bachir Thiam

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Tourisme - Office national marocain du tourisme (ONMT) - Madrid - Salon - Promotion

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : à peine arrivé, Ryanair fait déjà polémique

Le ministère du Tourisme et celui du Transport et de la logistique ont tenu à faire une mise au point concernant le supposé soutien financier octroyé à Ryanair pour opérer des vols intérieurs au Maroc, la concurrence déloyale à Royal Air Maroc et le...

Le tourisme marocain bat des records

L’année 2023 a vu repartir à la hausse la fréquentation touristique au Maroc. Une embellie pour le tourisme marocain après les trois années noires qu’elle a connues à cause de la pandémie de Covid-19.

Le tourisme marocain connaît une embellie pendant les fêtes de fin d’année

Au Maroc, plusieurs établissements hôteliers ont fait le plein pendant les fêtes de fin d’année. Une embellie après deux ans difficiles de crise sanitaire liée au Covid-19.

Marrakech veut en finir avec la mendicité et les SDF

La ville de Marrakech mène une lutte implacable contre la mendicité professionnelle et le sans-abrisme, qui porte déjà ses fruits. À la manœuvre, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et la brigade touristique.

Un mois après le séisme, le tourisme marocain se redresse

Le Maroc conjugue désormais au passé l’impact négatif du puissant et dévastateur tremblement de terre du 8 septembre qui a endeuillé le peuple marocain et causé d’énormes dégâts matériels sur son tourisme. L’industrie se porte mieux que jamais.

L’aéroport de Tanger fait peau neuve

Le projet de développement et d’expansion de l’aéroport Ibn Batouta, vise à contribuer au développement touristique et économique de la ville de Tanger. La commune apporte une contribution financière.

Le Maroc mise sur le tourisme interne

L’office national marocain du tourisme (ONMT) a lancé le week-end dernier, une campagne multi-support visant à booster le tourisme intérieur.

Tourisme au Maroc : vers une révolution du capital humain

La ministre du Tourisme, Fatim-Zahra Ammor, vient de procéder au lancement des programmes de renforcement du capital humain, prévus dans le cadre de la feuille de route du tourisme sur la période 2023-2026. Preuve de l’importance qu’accordent les...

Les chiffres qui confirment l’embellie du tourisme marocain

À la Chambre des représentants, Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, a communiqué des chiffres du secteur du tourisme qui confirment l’embellie.

Maroc : changement majeur chez Airbnb

La plateforme américaine Airbnb interdit désormais toutes les caméras de surveillance à l’intérieur des logements mis en location. Cette nouvelle règle entrera en vigueur en avril dans tous les pays, y compris le Maroc.