En 1994, l’athlète Mauro Prosperi participe au Marathon des Sables, organisé chaque année dans le sud Marocain. Considéré comme extrême, les athlètes doivent d’abord signer une décharge et indiquer sur un formulaire l’endroit où ils souhaitent être enterrés s’ils meurent pendant la course.
Lors de cette édition, ils sont 80 athlètes à prendre ce risque et Mauro Prosperi est d’abord, dit-il, envoûté par les paysages du sud marocain. A la 4è étape, alors qu’il était assez bien classé, une tempête de sable change tous ses plans et le coureur se trouve dans l’obligation de continuer à marcher pendant 8 heures sous peine d’être enseveli dans le sable. « J’ai compris à ce moment là la puissance que pouvait avoir une tempête de sable. Le sable fouettait mon visage et j’ai dû continuer sous peine d’être enterré », a-t-il déclaré à la BBC.
Pendant tout ce temps, Prosperi est aveuglé par le sable et quand la tempête est enfin finie, il se rend compte qu’il n’y a plus d’athlètes à l’horizon et qu’il n’a dans ses bagages qu’un compas et une carte mais sans point de références. Il était totalement perdu !
« Quand j’ai compris que j’étais perdu, la seule chose que j’ai faite est d’uriner dans ma bouteille de survie, car quand vous êtes bien hydraté, votre urine est plus claire et potable », a t-il ajouté.
Les jours suivants, l’athlète trouve un refuge utilisé par les nomades. Il s’y repose et cuisine « quelques chauves-souris » avec son urine. « J’ai coupé leur tête et j’ai mangé tout ce qu’il y avait à l’intérieur. J’en ai mangé au moins une vingtaine ».
Alors qu’il s’attend à une mort lente et agonisante, il pense au suicide et écrit une lettre à sa femme avec l’aide de charbon de bois trouvé dans le refuge.
Il quitte le refuge et marche pendant plusieurs jours. Pendant cette période, il mange tout ce qu’il trouve : des serpents et des lézards, tout en buvant de sang de chauve souris.
Pendant tout ce temps, les recherches ne s’arrêtent pas et des spécialistes viennent spécialement d’Italie, son pays d’origine, pour épauler les organisateurs. Après 9 jours, Mauro Prosperi est retrouvé par une jeune bergère qui le conduit à proximité d’un camp se trouvant près d’une base militaire, de l’autre côté de la frontière. L’homme avait perdu 16 kilos et ne pesait plus que 45 kilos.