44% de réussite au bac 2008

16 juillet 2008 - 18h30 - Maroc - Ecrit par : L.A

Un vrai paradoxe ! Alors que le nombre de nouveaux bacheliers accuse un net recul, celui des mentions explose. En effet, 35% des heureux élus ont obtenu une mention au moins « assez bien », soit 14% de plus qu’en 2007. Tel est le premier enseignement inspiré par les résultats du bac que le ministère de l’Education nationale vient de publier. Le nombre de nouveaux bacheliers sous le nouveau régime n’a guère dépassé 95.242 sur 228.110 candidats, soit un taux de réussite de 44%.

A souligner que, pour l’année scolaire 2006/2007, le nombre de nouveaux bacheliers a atteint 105.930, ce qui représente un écart de plus de 5.000. Le nombre de lycéens qui ont pu décrocher leur baccalauréat dans les filières scientifiques, techniques et mathématiques a atteint 61.995 contre 60.089 l’année passée. Pour ce qui est des filières littéraires et de l’enseignement originel, la régression est plus flagrante : 29.807 nouveaux bacheliers, soit une baisse de 8% par rapport à 2007.

Comment peut-on expliquer ces résultats pour le moins intrigants ? « Les épreuves ne consistent plus en la restitution pure et simple de ce qu’on a appris tout au long de l’année scolaire, mais en des sujets de synthèse, exigeant réflexion et mobilisation des connaissances et de toutes les compétences nécessaires à la construction du savoir et à son utilisation, ce qui veut dire que lorsqu’un minimum de conditions est réuni dans un établissement scolaire, cela donne des résultats », explique Nasreddine El Hafi, directeur de l’Académie régionale de l’Education et de la Formation de Casablanca. Pour lui, le fort taux de mentions est imputable à la couverture de l’ensemble des trois cycles (primaire, collégial et qualifiant) par de nouveaux programmes et la mise en œuvre de nouvelles approches pédagogiques (pédagogie des compétences, entre autres), la formation continue des enseignants et l’acquisition de matériels didactiques conformes aux nouveaux programmes. « On va petit à petit vers la qualité », conclut-il.

Abdelouahhab Errami, enseignant chercheur à l’Institut supérieur de l’information et de la communication, est du même avis : « La régression au niveau quantitatif a été compensée au plan qualitatif, en témoigne le nombre de mentions. De plus, on va davantage vers la consolidation de l’orientation scientifique de l’enseignement en général au Maroc, puisque le taux de réussite dans les branches littéraires ne dépasse pas le tiers alors que celui relatif aux branches scientifiques avoisine les deux tiers ».

Pour Errami, la question qu’il faut se poser maintenant est la suivante : « Que signifie avoir une mention au Maroc ? Est-ce que cela relève de l’excellence en termes de standards internationaux, ou est-ce que cela induit tout simplement une inflation ? Et l’on doit, dans ce cas, recourir à une réévaluation de la note finale. Mais, de toute façon, ce qui explique cette inflation, ce sont les exigences des grandes écoles au Maroc ». Doit-on en déduire que les académies font la courte échelle aux bacheliers pour leur permettre de décrocher le sésame des grandes écoles devenues trop exigeantes en matière de conditions d’admission ?

Autres cycles

S’agissant des résultats de l’enseignement collégial, il convient de signaler que 264.511 collégiens ont été reçus, dont 51% de filles. Le taux de réussite s’est donc établi à 56,18% contre 51,6 en 2007. Les filles continuent d’occuper le haut du pavé puisque 61% des collégiennes du Royaume ont été admises, contre 57,16% l’année écoulée. Pour ce qui est de l’enseignement primaire, le taux de réussite a été de 89,93% contre 89,5 en 2007. Ainsi, le nombre d’élèves admis au cycle primaire s’est élevé à 219.823, dont 46,7% de filles.

Source : L’Economiste - Hassan El Arif

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Education - Baccalauréat Maroc 2024

Ces articles devraient vous intéresser :

Pénurie de médecins au Maroc : Le système de santé à bout de souffle

La pénurie de médecins persiste au Maroc. Par ailleurs, la réduction de la durée de formation en médecine suscite actuellement une vive protestation de la part des étudiants.

Maroc : un manuel scolaire aux couleurs "LGBT" fait polémique

Le Parti de la justice et du développement (PJD) a demandé le retrait des manuels scolaires dont les couvertures sont aux couleurs du drapeau LGBT.

Des conditions strictes pour enseigner dans le privé au Maroc

Le ministère de l’Éducation nationale a récemment autorisé les enseignants du public à donner des cours supplémentaires dans le privé, sous certaines conditions. Pour arrondir leurs fins de mois, ces professeurs devront obtenir une autorisation...

L’arabe obligatoire dans une école en Belgique

Un établissement catholique flamand propose un cours d’arabe obligatoire à ses élèves de dernière année, une initiative inédite en Belgique.

Une bonne nouvelle pour les enseignants marocains

La Fondation Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de l’éducation-formation a augmenté le montant des crédits immobiliers accordé aux enseignants dans le cadre de son programme d’aide au logement IMTILAK, lancé en 2019.

Maroc : cette violence qui interpelle

La parlementaire Nadia Bouzendoufa, du Parti de l’Authenticité et de la Modernité, interpelle Mohamed Saad Berrada, ministre de l’Éducation nationale sur sa stratégie visant à réviser la circulaire ministérielle n° 14/867 et à adopter des mesures...

Au Maroc, les élèves fêtent la fin d’année scolaire en déchirant leurs cahiers

Au Maroc, des scènes des élèves déchirant leurs cahiers et livres pour annoncer la fin de l’année scolaire, se sont reproduites.

Maroc : constat inquiétant pour les élèves

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié les résultats du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) pour 2022, révélant des difficultés majeures dans l’apprentissage au sein de l’école...

La chanteuse Mariem Hussein au cœur d’une nouvelle polémique

Des internautes marocains se sont indignés des propos de la chanteuse et actrice marocaine Mariem Hussein sur l’éducation sexuelle.

Au Maroc, la santé des élèves menacée

Au Maroc, des associations de protection des consommateurs ont lancé un appel aux autorités compétentes afin qu’elles renforcent les contrôles en ce qui concerne la qualité des fournitures scolaires en cette période de reprise des classes. Objectif,...