Selon la ministre de l’Habitat Nouzha Bouchareb, « le nombre de bidonvilles au Maroc a augmenté de 183 000 unités en 16 ans, soit 11 000 par an et 30 par jour », rapporte Al Massae. Et pourtant, le programme « villes sans bidonvilles » était censé apporter des conditions de logements décentes aux familles vivant dans ces zones insalubres.
La ministre a implicitement avoué l’échec de ce programme en affirmant qu’il a été confronté à de nombreuses contraintes dont entre autres l’augmentation du nombre de familles concernées, qui est passé de 270 000 en 2004 à 453 906 familles en 2020. En tout, le nombre de familles ayant bénéficié de ce programme a atteint, fin 2020, 301 914 familles, soit 66 % de la population concernée.
L’autre goulot d’étranglement, selon Nouzha Bouchareb, c’est l’incapacité des bénéficiaires à s’acquitter de leurs dus et de la faiblesse du nombre de familles à rejoindre les logements réalisés. Ce qui, selon elle, retarde l’opération de relogement, d’autant plus que les centres d’accueil souffrent d’une carence des équipements essentiels comme les moyens de transport et autres.
La ministre soulève également les difficultés de financement de certaines opérations de logement dues à la crise épidémiologique, ainsi que le problème lié à la hausse du coût des travaux d’aménagement extérieurs, ce qui nécessite la participation d’autres partenaires.
Pour sauver ce programme social, Nouzha Bouchareb a proposé plusieurs mesures urgentes, dont entre autres, l’utilisation du stock d’unités de logement social réalisé par les promoteurs publics et privés. Aussi, faudra-t-il accélérer l’opération de relogement des familles concernées par les unités déjà réalisées et accroître le rythme de construction des logements en cours de réalisation, insiste la ministre qui réclame un programme complémentaire afin de reloger plus de 81 000 familles.