Maroc : une amnistie pour les producteurs de cannabis ?

8 mars 2015 - 15h20 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

L’amnistie des producteurs marocains de cannabis est une nouvelle fois réclamée par le groupe parlementaire de l’Istiqlal à la chambre des Représentants.

Dans son édition de ce weekend, le journal Assabah rapporte que le groupe parlementaire de l’Istiqlal (opposition) emmené par Noureddine Mediane, demande à ce que soit adoptée une loi visant à amnistier les producteurs de cannabis du nord du pays.

Le groupe « fait pression sur la Commission de la Justice pour adopter un projet de loi visant à amnistier les cultivateurs de cannabis dans le nord du royaume », écrit le journal.

« Cette culture pourrait être bénéfique pour les citoyens, si elle est effectuée sur des surfaces limitées », soutient Noureddine Mediane rejetant l’argument de ceux qui y voient une visée électoraliste même si, reconnaît-il, « le fait que des producteurs de cannabis craignent d’être emprisonnés influe négativement sur les inscriptions sur les listes électorales ».

Une amnistie réclamée depuis déjà de nombreuses années

Cette demande d’amnistie envers les cultivateurs rifains, qui seraient plus de 300.000, n’est pas nouvelle. Le parti de l’Istiqal avait déjà tenté de défendre cette cause en 2012 et avant lui, le Parti Authenticité et Modernité, ainsi que les associations locales, avaient proposé de légaliser la production de cannabis.

Interrogé par Bladi.net en 2013, le militant rifain Chakib El Khayari affirmait que la légalisation de la culture de cannabis sauverait des milliers de producteurs rifains des griffes des barons de la drogue et serait une bouffée d’oxygène pour l’économie nationale. Mais attention, le militant propose cette légalisation uniquement à des fins industrielles et médicales.

Le Maroc est aujourd’hui l’un des premiers producteurs au monde de cannabis. D’après l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), la production de cette drogue a rapporté l’année dernière 114 milliards de dirhams au pays, soit plus de 10% de la richesse nationale.

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