Né en 1990 en Belgique et vivant à Evere, Yassine Mahi figure sur la liste de l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM) en tant qu’« extrémiste potentiellement dangereux ». Le Belgo-marocain a été incarcéré entre 2013 et 2019 pour des faits de droit commun, notamment tentative de vol avec violence. Sa première incarcération remonte à mai 2013. En août 2015, il est inscrit sur la liste de la Cellule extrémisme (CelEx) après avoir emprunté le chemin de la radicalisation en prison. Il sera placé dans la section Deradex de la prison d’Ittre, réservée aux prédicateurs de haine. Dans un arrêt du Conseil d’État, il est indiqué que Yassine « est motivé par des croyances religieuses extrémistes et veut partager son idéologie avec d’autres détenus ».
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Même incarcéré, celui dont le frère serait parti en Syrie continuait de commettre des infractions, fait savoir Het Laaste Nieuws. Transféré à la prison de Lantin le 9 juin 2017, il agresse un gardien dans le quartier de haute sécurité. Ses « idées extrémistes » et de son statut de « musulman radicalisé » poussent les autorités à l’isoler des autres détenus. Une autre mesure avait été également prise : son courrier entrant et sortant est soumis à la direction, ouvert et lu. « Les contacts doivent être surveillés afin d’évaluer et d’atténuer les risques pour l’ordre et la sécurité », indique l’arrêt du Conseil d’État.
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Yassine purge sa peine et sort de prison en 2019. Les agences de déradicalisation, notamment la Local Task Force et CAPREV, le Centre d’Aide et de Prise en charge de toute personne concernée par les Radicalismes et Extrémismes Violents sont chargées de le suivre. Depuis 2019, il n’a commis aucune infraction jusqu’à jeudi dernier où il a attaqué une patrouille de police à un feu rouge rue d’Aerschot à Schaerbeek en criant « Allah Akhbar ». Il a poignardé le conducteur au cou, et le passager au bras droit. Dans la foulée, une autre patrouille venue en renfort a réussi à neutraliser le Belgo-marocain de 32 ans et à l’emmener à l’hôpital.
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L’un des policiers agressés a succombé à ses blessures, tandis que l’autre a eu la vie sauve, mais est toujours à l’hôpital. Avant de poser cet acte, Yassine s’était rendu dans la matinée de jeudi au commissariat du square Servaes Hoedemaekers à Evere où il avait déclaré : « Je hais la police. Je ne veux pas faire ça, aidez-moi ». Est-ce un acte prémédité ? Sa santé mentale serait-elle remise en cause ? Seule l’enquête pour assassinat et tentative d’assassinat dans un contexte terroriste » mené par un juge d’instruction spécialisé en terrorisme devra déterminer.