La Cour de cassation de Rabat a ordonné l’extradition vers la Chine du militant ouïghour, arrêté en juillet dernier au Maroc et accusé par le pays asiatique d’appartenir à une organisation terroriste, fait savoir EFE, précisant que la décision du gouvernement marocain, qui a le dernier mot en matière d’extradition, est attendue.
Les organisations de défense des droits de l’homme ne sont pas pour une extradition d’Aishan vers la Chine, car il pourrait y être victime de tortures. Lors de l’audience d’extradition, Aishan avait déclaré qu’il serait exécuté une fois remis à la Chine, et que le mandat d’arrêt émis ainsi que les accusations portées contre lui sont liés à sa religion musulmane.
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Les autorités chinoises affirment dans leur acte d’accusation qu’Aishan s’est radicalisé lorsqu’il suivait des cours dans une université à Pékin. Elles ajoutent qu’il appartient depuis 2012, au Mouvement du Turkestan islamique oriental et qu’il a publié « du contenu audiovisuel violent incitant à la commission d’actes terroristes » sur un site internet.
Les avocats d’Aishan, Miloud Qandil et Lakbir Msakam, se sont opposés à son extradition, soutenant que les motivations des autorités chinoises étaient politiques. Ils ont aussi dénoncé l’irrégularité du mandat d’arrêt émis par Interpol, car basé sur une demande de la police chinoise et non des autorités judiciaires. Malgré ces arguments, le tribunal a décidé d’accéder à la demande des autorités chinoises qui, indique-t-il sans plus de précision, « remplit toutes les conditions nécessaires prévues par l’accord d’extradition » entre le Maroc et la Chine.