Le Maroc a entendu le plaidoyer des organisations internationales de défense des droits humains. Le royaume a libéré le militant ouïgour Yidiresi Aishan, également connu sous le nom d’Idris Hasan, arrêté à l’aéroport de Casablanca, puis emprisonné pendant trois ans à Tiflet, et dont la Chine a réclamé son extradition.
Yidiresi Aishan est désormais libre de ses mouvements. Le Maroc a décidé de le libérer, après son arrivée à Washington. Une décision saluée par le Conseil national des droits de l’Homme. Dans un post sur son compte Facebook, il « se félicite de la décision du Maroc de libérer M. Idris Hasan ». Il a tenu à rappeler qu’il avait « adressé, dans le cadre d’un plaidoyer constant, une lettre précédente au chef du gouvernement, l’appelant à ne pas l’extrader (l’activiste ouïghour) vers les autorités de son pays ».
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Yidiresi Aishan avait été interpellé dans la nuit du 19 au 20 juillet 2021, à sa descente du vol en provenance de Turquie où il s’est réfugié avec sa famille depuis 2012. Il faisait l’objet d’une notice rouge émise par Interpol au siège de la Chine, « pour appartenance à une organisation terroriste ». Après son arrestation et sa comparution devant le procureur du roi auprès du tribunal de première instance de Casablanca, il a été placé en détention à la prison de Tiflet.
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En août 2021, Interpol annule la notice rouge émise à l’encontre du militant ouïghour, au motif qu’elle « violait la constitution d’Interpol » et que l’intéressé avait « déposé une demande de statut de réfugié auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ». Malgré l’annulation de la notice rouge, la Cour de cassation avait confirmé la décision d’extradition le 15 décembre 2021. De quoi faire réagir les défenseurs des droits humains, tant au niveau national qu’international. Ils ont affiché leur opposition à l’extradition d’Idris vers la Chine par crainte « de représailles de la part des autorités chinoises ».
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Justifiant sa décision, la Cour avait expliqué que les crimes pour lesquels le militant ouïghour était poursuivi « ne relevaient pas des crimes politiques », mais étaient liés à des « crimes de terrorisme ».