Espionnage avec Pegasus : le Maroc persiste et fait appel contre Ignacio Cembrero

15 avril 2023 - 15h50 - Espagne - Ecrit par : P. A

Le Maroc a fait appel de la décision du tribunal de Madrid qui a rejeté sa plainte contre Ignacio Cembrero qu’il accuse de diffamation. Le journaliste espagnol avait déclaré avoir été espionné par le Maroc à l’aide de Pegasus.

Lors du procès du 3 janvier, Cembrero a confirmé que le Maroc l’espionnait avec ce logiciel et qu’il est victime d’un « harcèlement » judiciaire de la part du royaume qui lui porte préjudice. Pour ces raisons, il a demandé que la plainte du Maroc soit rejetée. Dans sa sentence en date du 10 mars, le tribunal de première instance de Madrid a débouté le Maroc et l’a condamné à payer les frais du procès, rappelle EFE.

À lire : Espionnage avec Pegasus : le journaliste Ignacio Cembrero continue d’accuser le Maroc

Les juges de Madrid ont estimé que les déclarations d’Ignacio Cembrero accusant le Maroc d’avoir espionné son téléphone portable à l’aide de Pegasus, n’autorisent pas le royaume à exiger qu’il se rétracte, rappelant que les faits allégués sont le résultat d’une enquête menée par un consortium de journalistes européens et suscitent des questionnements au Parlement espagnol et européen.

À lire : Plainte contre Ignacio Cembrero : la justice espagnole déboute le Maroc

Mais les avocats du royaume ont décidé de faire appel de cette décision, car « bien que le tribunal n’ait pu établir l’espionnage par le Maroc contre Cembrero, il a rejeté de manière incompréhensible la demande ». Ils soulignent aussi que la plainte « n’a rien à voir avec le droit à la liberté d’expression, ni le droit à l’information ».

À lire : Affaire Ignacio Cembrero : le Maroc fera appel de la décision du tribunal de Madrid

« La loi et la justice seront rétablies, car le Maroc n’a pas à supporter un homme qui prétend publiquement avoir été victime d’une intrusion illégale dans son téléphone, sans qu’il n’y ait aucune preuve objective qui soutienne ses allégations, au-delà de sa propre croyance… », ajoutent les avocats du royaume, dénonçant une violation des articles 9.3 et 24 de la Constitution espagnole. L’appel a été déposé le 13 avril, un jour après la décision de la cour d’appel de Paris déboutant le Maroc dans la même affaire « Pegasus ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Droits et Justice - Espionnage

Aller plus loin

Le Maroc a-t-il espionné Florence Parly avec Pegasus ?

Le numéro de Florence Parly, ex-ministre des Armées, s’ajoute à la liste des numéros espionnés à l’aide du logiciel israélien Pegasus. Le Maroc qui avait entre-temps été accusé...

« Le Maroc est une dictature comme l’était le régime de Franco », selon Ignacio Cembrero

Ignacio Cembrero considère le Maroc comme « une dictature » comparable à celle du « régime de Franco ». Le journaliste espagnol revient sur ses démêlés judiciaires avec les...

Affaire Ignacio Cembrero : le Maroc fera appel de la décision du tribunal de Madrid

Le Maroc n’abandonne pas l’affaire contre le journaliste espagnol Ignacio Cembrero qui l’accuse de l’avoir espionné à l’aide de Pegasus. L’avocat du royaume, Ernesto...

Espionnage avec Pegasus : le journaliste Ignacio Cembrero continue d’accuser le Maroc

Le journaliste espagnol Ignacio Cembrero a répondu vendredi à sa quatrième procédure judiciaire pour une plainte du Maroc qu’il a accusé d’espionnage à l’aide de Pegasus. Son...

Ces articles devraient vous intéresser :

Un député marocain poursuivi pour débauche

Le député Yassine Radi, membre du parti de l’Union constitutionnelle (UC), son ami homme d’affaires, deux jeunes femmes et un gardien comparaissent devant la Chambre criminelle du tribunal de Rabat.

Maroc : un ministre veut des toilettes pour femmes dans les tribunaux

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s’est indigné face à l’absence de toilettes pour les femmes dans les tribunaux, ce qui selon lui constitue un « véritable problème » pour les détenues.

Maroc : un ancien diplomate accusé de prostitution de mineures risque gros

L’association Matkich Waldi (Touche pas à mon enfant) demande à la justice de condamner à des « peines maximales » un ancien ambassadeur marocain, poursuivi pour prostitution de mineures.

Maroc : plus de droits pour les mères divorcées ?

Au Maroc, la mère divorcée, qui obtient généralement la garde de l’enfant, n’en a pas la tutelle qui revient de droit au père. Les défenseurs des droits des femmes appellent à une réforme du Code de la famille pour corriger ce qu’ils qualifient...

Affaire de viol : Achraf Hakimi devant le juge

L’international marocain du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, a eu affaire à la justice ce vendredi matin, en lien avec une accusation de viol portée contre lui.

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Le droit des femmes à l’héritage, une question encore taboue au Maroc

Le droit à l’égalité dans l’héritage reste une équation à résoudre dans le cadre de la réforme du Code de la famille au Maroc. Les modernistes et les conservateurs s’opposent sur la reconnaissance de ce droit aux femmes.

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.