Les enfants âgés entre 2 et 14 ans vivant en milieu rural subissent plus de châtiments corporels que ceux du milieu urbain. C’est ce qui ressort d’une récente étude menée par le ministère de la Santé, en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la population, le fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Programme arabe pour la santé de la famille. L’enquête affirme que 71 % des enfants vivant en milieu rural subissent des châtiments légers contre 64 % en milieu urbain. Le châtiment corporel sévère est également très courant dans les zones rurales (30%) contre 20% en milieu urbain.
Les conditions économiques des familles sont un facteur déterminant dans la pratique de ces traitements. Plus les conditions de vie de la famille sont précaires, plus le recours au châtiment corporel pour punir les enfants est élevé : 74 % des enfants issus de familles très pauvres en souffrent, contre 12 % vivant au sein de familles aisées. L’enquête a, en outre, mis en exergue la perception de cette méthode de traitement par les mères de famille. Sur la base des témoignages recueillis, 59 % des mères de famille vivant dans une situation extrêmement précaire pensent que « frapper est indispensable pour l’éducation » contre 23 % des mères de famille très riches.
Par ailleurs, l’étude s’est également penchée sur la scolarisation et le travail des enfants. Résultats : 26 % d’enfants du monde rural n’ont pas mis les pieds à l’école contre 4 % en milieu urbain. Les filles sont les plus touchées que les garçons. Selon l’étude, le travail des enfants reste lié à la pauvreté des familles. Par ailleurs, le département de Mohamed Cheikh Biadilah s’est intéressé de près aux sources d’information des jeunes concernant la maladie du SIDA. L’enquête révèle que 65 % d’entre eux ont pris connaissance de pathologie à travers les médias audiovisuels. Alors que 25% des personnes interrogées ont déclaré que leur source d’information sur le sida était l’école.
Bien que la majorité des jeunes connaît les voies de transmission de la cette maladie et les mesures préventives, de fausses représentations de la maladie persistent encore chez ces jeunes. Selon les résultats de l’étude, 24 % des jeunes refusent de vivre auprès d’une personne souffrant du sida et 42 % récusent de faire leurs achats auprès de commerçants atteints.
Rappelons que cette enquête nationale à indicateurs multiples et santé des jeunes s’inscrit dans le cadre du plan quinquennal 2003-2005 du ministère de la Santé. Elle vise d’une manière générale à déterminer les besoins et les attentes de la jeunesse marocaine. Et d’évaluer les actions accomplies pour la réalisation des objectifs des conventions de développement internationales et du plan stratégique pour un "Maroc digne de ses enfants". L’étude a concerné 8000 familles réparties dans les différentes régions du Royaume, dont 5207 jeunes âgés entre 15 et 24 ans, et 3721 enfants de moins de 5 ans.
Aujourd’hui le Maroc - Khadija Skalli