Les Marocains favorables aux « châtiments corporels » dans l’éducation des enfants (Étude)

19 juin 2023 - 09h40 - Maroc - Ecrit par : P. A

Plus de la moitié (53 %) des Marocains sont favorables aux « châtiments corporels » sur les enfants pour les discipliner et les rendre plus obéissants. C’est ce que révèle une récente étude réalisée par le réseau « Afrobaromètre ».

La majorité des Africains continuent d’utiliser la force physique pour punir les enfants. Dans les pays comme le Cameroun, le Bénin, le Burkina Faso et le Nigeria, neuf citoyens sur dix (90 %) estiment que les châtiments corporels sont nécessaires pour discipliner les enfants, selon cette enquête menée dans 36 pays africains dans le cadre de la Journée internationale de l’enfant africain.

Au cours de la période 2021-2022, 40 % des citoyens sont contre les châtiments corporels sur les enfants, tandis que les 60 % restants estiment que les parents peuvent corriger leurs enfants « de temps en temps ». L’étude montre également un rejet croissant de cette pratique au cours des cinq dernières années, notamment au Maroc, au Malawi et en Tanzanie. Dans ces pays, les citoyens instruits et à revenu élevé ne sont pas favorables à cette méthode d’éducation.

À lire : 64% des Marocains appliquent le châtiment corporel

Entre 2016 et 2022, l’enquête, citée par Hespress, note aussi une baisse de 5 % des citoyens de 32 pays africains qui croient en l’utilisation des châtiments corporels dans l’éducation de leurs enfants. Au Maroc, cette baisse est de 2 %. 40 % des citoyens résidant des zones urbaines sont plus en désaccord avec cette pratique, contre 36 % pour les résidents en zone rurale. Les plus de 55 ans sont davantage contre cette forme d’éducation (41 %) que les 26-55 ans (37 %).

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les châtiments corporels sur les enfants « entravent leur développement et violent leurs droits ». La Convention internationale des droits de l’enfant, ratifiée par le Maroc en 1993, interdit et punit toutes les formes de violence envers les enfants. L’article 32 de la Constitution marocaine de 2011 stipule que « l’État s’engage à fournir une protection juridique, sociale et morale égale à tous les enfants, indépendamment de leur situation familiale ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Education - Etude - Enfant - Violences et agressions

Aller plus loin

64% des Marocains appliquent le châtiment corporel

Le phénomène du châtiment corporel infligé aux enfants entre 2 et 14 ans est répandu en milieu rural plus qu’en milieu urbain. C’est ce qui ressort d’une récente étude réalisée...

Violence : Les femmes et les enfants d’abord

Dans le foyer conjugal comme à l’école, le châtiment corporel n’a rien de tabou. Quoi qu’en dise la loi…

Après le séisme, le défi éducatif du Maroc sous les tentes

Après le puissant et dévastateur tremblement de terre du 8 septembre, les enfants marocains se rendent à l’école et reçoivent les cours sous des tentes. Certains ont du mal à...

Maroc : les gifles toujours présentes à l’école

Une récente enquête du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) lève le voile sur la persistance de pratiques de punitions...

Ces articles devraient vous intéresser :

Des conditions strictes pour enseigner dans le privé au Maroc

Le ministère de l’Éducation nationale a récemment autorisé les enseignants du public à donner des cours supplémentaires dans le privé, sous certaines conditions. Pour arrondir leurs fins de mois, ces professeurs devront obtenir une autorisation...

Maroc : constat inquiétant pour les élèves

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié les résultats du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) pour 2022, révélant des difficultés majeures dans l’apprentissage au sein de l’école...

Maroc : une école mise en vente avec ses élèves ?

Au Maroc, un agent immobilier se retrouve malgré lui au cœur d’une polémique après avoir publié une annonce de vente d’une école privée en incluant les élèves.

Mohamed Chibi viré d’un restaurant en Egypte

Mohamed Chibi, joueur international marocain évoluant au club égyptien Pyramids fait face à de nombreuses pressions en Égypte. Cette situation découle d’un différend avec Hussein El Shahat, joueur emblématique du club rival Al Ahly.

Enfants de Dounia Batma : Mohamed Al Turk dénonce une exploitation sur les réseaux sociaux

Mohamed Al Turk, l’ex-mari de Dounia Batma actuellement en détention, reproche à la sœur de l’actrice marocaine, Ibtissam, de chercher à gagner la sympathie des Marocains en publiant des photos de leurs filles, Ghazal et Laila Rose, sur les réseaux...

Écoles françaises au Maroc : polémique sur l’homosexualité

Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement primaire et des Sports, s’est exprimé sur l’adoption par des institutions éducatives étrangères au Maroc de programmes promouvant l’homosexualité.

Maroc : cette violence qui interpelle

La parlementaire Nadia Bouzendoufa, du Parti de l’Authenticité et de la Modernité, interpelle Mohamed Saad Berrada, ministre de l’Éducation nationale sur sa stratégie visant à réviser la circulaire ministérielle n° 14/867 et à adopter des mesures...

Maroc : une sortie en voiture vire au drame

Une sortie en famille qui finit en tragédie. Deux sœurs de 19 et 10 ans sont mortes noyées samedi dans le barrage de Smir près de la ville de M’diq, après que l’aînée, qui venait d’avoir son permis de conduire, a demandé à ses parents à faire un tour...

Maroc : l’État «  adopte  » les enfants devenus orphelins après le séisme

Le Maroc va procéder au recensement de tous les enfants devenus orphelins après le séisme du 8 septembre et leur accorder le statut de « pupille de la nation ».

Tourisme au Maroc : une saison estivale en demi-teinte

À l’heure où les Marocains résidant à l’étranger (MRE) retournent dans leurs pays d’accueil, les familles marocaines rejoignent leurs villes de résidence, pour préparer la rentrée scolaire de leurs enfants, les professionnels du tourisme font le bilan...