Rabat : un élève Marocain expulsé, le fils de l’ambassadeur épargné
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Le torchon brûle entre les responsables d’une école française et des parents d’élèves. Les premiers se sont vengés des seconds en infligeant une sévère punition aux élèves. Les parents exigent la démission immédiate du proviseur et de son administration et décident de porter plainte.
Tout est parti d’un incident. Lors de la traditionnelle réunion de rencontre entre les parents d’élèves, les professeurs et la direction du groupe scolaire Claude Monet, établissement français affilié à l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger), à Mohammedia, à laquelle ont également assisté les élèves de 5ᵉ et de 4ᵉ, le 21 septembre, la question des nouveaux horaires des cours est revenue avec instance, rapporte Le360. « Plusieurs parents ont posé la même question au sujet des horaires des enfants », témoigne C., une maman d’élève auprès du site. Selon les parents d’élèves, ces horaires sont trop lourds l’après-midi, car ils sont précédés d’une pause méridienne d’à peine une heure qui contraint les élèves à rester sur place et à déjeuner à la cantine. « Le planning affiche également de nombreux changements d’horaires qui sont problématiques pour les parents de plusieurs enfants de niveaux scolaires différents et les contraignent à une gymnastique infernale », explique I., une autre maman d’élève.
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L’absence d’une réponse du proviseur Tony Meistermann sur leur préoccupation a provoqué la colère des parents d’élèves. « Mais à cette question récurrente, nous avons eu pour seule réponse l’air réprobateur du proviseur qui n’a pas souhaité répondre. […] Un parent d’élève a alors reposé à nouveau la question, mais le proviseur lui a alors littéralement ordonné de se taire », poursuit C. Dans la foulée, les esprits s’échauffent. Selon des témoins de la scène, le parent d’élève a alors demandé au proviseur de faire preuve de respect à son égard. L’épouse du proviseur, elle-même professeur, demande aux autres professeurs de quitter la salle. « Ils sont sortis sur ordre de cette dame, alors que la CPE (conseillère principale d’éducation, K. V.) leur indiquait la sortie en pointant son index vers la porte », rapporte ce témoin.
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Le lendemain, des responsables de l’établissement infligent une punition collective aux élèves. Des adolescents ont confié à leurs parents qui sont venus les chercher lors de la pause méridienne, qu’ils avaient été contraints de quitter leurs salles de classe pour s’asseoir, pendant une heure, à même le sol de la cour, sous une pluie battante, avec interdiction de se lever sous peine de se voir sanctionner d’heures de colle. « Tout cela par vengeance à l’égard des parents ! C’est inadmissible ! », fulminent de colère les parents. Ceux-ci ont organisé un sit-in l’après-midi même devant l’établissement, de midi à 18 heures. Le lendemain, deux autres manifestations ont eu lieu entre 8 heures et 8 heures 30, devant les portes du collège et en fin de journée à 17 heures. D’autres manifestations seront également organisées aux mêmes horaires dans les trois jours à venir. Dans un communiqué, l’Union de conseil des parents d’élèves (UCPE), association de parents d’élèves, a dénoncé un évènement d’une « gravité sans précédent ». « Les collégiens ont été pris à partie par un principal et son administration » qui « ont usé et abusé de leur autorité envers nos enfants », a ajouté l’UCPE.
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L’association fait par ailleurs savoir qu’un collectif de plusieurs parents d’élèves s’est constitué pour exprimer leur contestation « contre des actes humiliants et inadmissibles ». Dans une correspondance, ce collectif représenté par l’UCPE et la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) appelle l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, le consulat de France, le Service de coopération et d’action culturelle de France (SCAC), le lycée Lyautey, qui dirige le pôle Casablanca-Mohammedia, le rectorat, le représentant de l’AEFE au Parlement français, ainsi que les autorités marocaines, à intervenir. De son côté, le proviseur tente d’apporter des clarifications. « Durant la réunion avec les parents d’élèves de 5ᵉ et 4ᵉ du 21 septembre, les enseignants, la CPE et le chef d’établissement ont ressenti l’expression de violences verbales, d’intimidation et d’un comportement irrespectueux de la part d’un parent d’élève », explique-t-il, dans une correspondance envoyée aux parents, avant de justifier la punition infligée aux élèves.
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« Les enseignants, choqués par les évènements de la veille, ont décidé de ne pas faire cours de 10h30 à 11h25 et de prendre en charge leurs élèves dans la cour du collège afin de réaffirmer les valeurs de respect envers les personnes et de ne pas cautionner l’agressivité dont ils ont été témoins », justifie Tony Meistermann. Une manière pour les enseignants « d’interpeller les parents sur la notion de respect de la profession ». « Durant cette heure, les élèves sont restés dans la cour de récréation, en sécurité sous la surveillance et la responsabilité des enseignants et de la vie scolaire », et « aucun élève n’a été sanctionné ; il ne pleuvait pas », assure-t-il, se disant « sincèrement désolé ». Pas de quoi calmer les ardeurs des parents d’élèves. Ils exigent sa démission immédiate et celle son administration. Le parent d’élève mis en cause « prend acte de ce qu’il juge être de la diffamation et compte porter plainte ».
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