Maroc : la loi sur la corruption divise les députés

4 janvier 2021 - 17h40 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

Le projet de loi déposé par l’Instance nationale de la lutte contre la corruption ne fait pas l’unanimité au sein du Parlement. Les députés ne parviennent pas à accorder leurs violons sur toutes les dispositions prévues par le texte.

Les débats seront davantage houleux les jours à venir au Parlement, au sein de la Commission de la législation, notamment. Et pour cause  ! Plusieurs dispositions contenues dans le Projet de loi déposé par l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), ne semblent pas recevoir l’adhésion de plusieurs élus, dont notamment ceux du PAM, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

En effet, sur la demande du groupe parlementaire du PAM et du groupement du PPS, cette Commission avait reporté la séance de la semaine dernière. Il faut rappeler que le PAM s’était fortement opposé, lors du débat général, au projet de l’INPPLC. Si le président de l’Instance, Bachir Rachidi, et les autres secteurs concernés, notamment le parquet général ont marqué leur accord pour ce Projet, le PAM a clairement étalé son désaccord, souligne la même source. Abdellatif Ouahbi, député et secrétaire général du PAM, s’oppose notamment à l’idée que les bureaux des avocats puissent être inspectés par les commissaires de l’INPPLC, tout en excluant les tribunaux et les postes de police.

Pour sa part, la députée Boutaina Karouri a relevé que ce Projet de loi renvoie à une notion globale de la corruption et ne se contente donc pas de celle figurant dans le code pénal, pour englober l’article 36 de la Constitution. Toutefois, reconnaît-elle, «  c’est une avancée importante, notamment concernant la disposition qui permet à l’INPPLC d’engager une lutte spontanée contre la corruption  ». Par ailleurs, pour la députée, ce projet qui prévoit également la création de représentations régionales de l’INPPLC pour une meilleure lutte contre la corruption, «  permettra aux citoyens de déposer des plaintes auprès des annexes régionales proches de chez eux  ». En clair, selon cette élue, «  ce projet de loi sera un mécanisme important qui contribuera, de manière énergique, à la lutte contre la corruption, sachant que cette institution bénéficiera désormais des garanties et des attributions nécessaires pour son bon fonctionnement  ».

Même s’il divise actuellement au sein de la Commission de la législation, ce Projet de loi qui se veut le fruit de longues négociations, permettra de lutter plus qu’hier, contre la corruption, qui «  fait perdre à l’État 5 à 7% du PIB  », selon le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Corruption - Parti Authenticité et Modernité (PAM) - Saâdeddine El Othmani - Abdellatif Ouahbi

Aller plus loin

Lutte contre la corruption : l’INPPLC tient aux peines privatives de liberté

Aux yeux de l’Instance de probité, la lutte contre l’enrichissement illicite ne saurait se réduire à la seule et unique déclaration des biens. L’INPPLC plaide pour des réformes...

Casablanca : débat houleux entre des partis au sujet du restaurant la Sqala

Lors de la réunion du conseil de Casablanca tenue vendredi dernier, le prix de location du restaurant la Sqala a fait l’objet de discussions entre les membres du parti de...

Contrôle financier : les États-Unis enquêtent sur le Maroc

Le Maroc est une zone grise du contrôle des flux financiers. C’est ce que révèle l’enquête Fincen Files basée sur des documents secrets reçus par le média américain BuzzFeed News.

Maroc / loi anti-corruption : les députés intensifient les discussions

Le débat s’intensifie dans le rang des députés sur le projet de loi sur la réforme de l’instance de probité, de prévention et de lutte contre la corruption. Certaines...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : ces régions oubliées de l’internet

Lors d’un débat organisé par le Parti Authenticité et Modernité (PAM), Ghita Mezzour, ministre de la transition numérique et de la réforme de l’administration, a révélé la part du territoire marocain sans couverture internet.

Maroc : remaniement ministériel imminent

Le Chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, prévoit de réaménager son équipe. Certains ministres devraient perdre leurs postes.

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Maroc : la liste des députés poursuivis pour corruption s’allonge

Trois députés marocains viennent d’être déférés devant la justice pour corruption. Déjà une vingtaine de parlementaires sont poursuivis en justice pour des faits de corruption et dilapidation des deniers publics.

L’anarchie des salons de beauté au Maroc dénoncée

La docteure Hanan Atrakin, spécialiste en chirurgie esthétique et députée du Parti Authenticité et Modernité (PAM), a exprimé ses inquiétudes face à la prolifération au Maroc des salons de beauté offrant des services esthétiques médicaux, évoquant une...

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Vols annulés : la colère monte contre Royal Air Maroc

Un député du Parti authenticité et modernité (PAM) a interpelé le gouvernement marocain au sujet des reports ou annulations de vols répétés de Royal Air Maroc ces derniers temps, causant des désagréments à ses clients.

Maroc : le pain, dangereux pour la santé ?

Une députée du Parti Authenticité et Modernité (PAM) à la Chambre des représentants alerte sur la qualité du pain fabriqué dans les boulangeries informelles.

Maroc : hammams fermés, SPA ouverts, le grand paradoxe

La décision du ministère de l’Intérieur de fermer les hammams trois jours par semaine aura des conséquences négatives sur les employés du secteur, a alerté Fatima Zahra Bata, la députée du Parti de la justice et du développement (PJD).