Un pas de plus est franchi dans la réalisation Gazoduc Nigeria-Maroc
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En tensions depuis plus d’un an en raison du Sahara entre autres, le Maroc et l’Algérie s’affrontent sur un autre sujet : la construction du gazoduc qui relie le Nigeria à l’Europe via leurs territoires respectifs.
L’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021 en raison notamment du Sahara. Dans son discours à l’occasion de la « Marche verte », le roi Mohammed VI a évoqué un autre point de friction entre les deux pays : la construction d’un gazoduc pour acheminer le gaz du Nigeria vers l’Europe via le Maroc et l’Algérie.
L’Algérie a été la première à évoquer l’idée du gazoduc transsaharien il y a des décennies. Ce gazoduc devrait relier le Nigeria à l’Algérie via le Niger, avant d’être acheminé vers l’Europe par les gazoducs existants. De son côté, le Maroc a évoqué le projet en 2016, lors d’une visite de Mohammed VI au président nigérian, Muhamadu Buhari à Lagos. Le monarque annonçait la construction du gazoduc Nigeria-Maroc chargé d’acheminer le gaz du Nigeria vers l’Europe après avoir traversé une dizaine de pays d’Afrique de l’Ouest.
À lire : L’Algérie veut concurrencer le gazoduc Nigeria-Maroc
En termes de coût, l’option algérienne, avec un budget d’environ 13 milliards d’euros, est moins chère par rapport à la marocaine dont le budget avoisine les 25 milliards d’euros, compte tenu de la longueur plus grande de ce gazoduc. Mais la proposition de Rabat paraît la plus sûre, vu que l’infrastructure passe en grande partie « au large », contrairement à celle d’Alger dont le gazoduc devrait traverser le nord du Nigeria et le Niger, en proie à des violences djihadistes.
Les deux projets sont « irréalisables », estime Gonzalo Escribano, chercheur à Elcano et expert en politique énergétique. De l’avis de l’expert, la construction de gazoducs de plus de 1 500 kilomètres n’est pas viable et rentable puisqu’il est préférable d’acheter du Gaz naturel liquéfié (GNL) et de le transporter par bateau. Mieux, les deux projets ne pourront bénéficier du soutien des grandes institutions bancaires et financières, et encore moins de l’UE qui ne peut pas financer la réalisation d’infrastructures gazières, relève l’expert.
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