
Gazoduc Nigeria - Maroc : lancement d’une étude de faisabilité
La société d’ingénierie australienne Worley a annoncé avoir été choisie pour réaliser une première étude de faisabilité du projet de pipeline qui doit relier le Nigeria au Maroc.
Après l’invasion russe en Ukraine, l’Europe est à la recherche d’alternatives énergétiques et l’une d’entre elles pourrait être l’importation de gaz via le gazoduc Nigeria-Maroc.
Le Maroc et le Nigeria ont accéléré les démarches pour la création du gazoduc transafricain de 7 000 kilomètres qui va relier leurs deux pays via les eaux de 13 pays africains afin d’acheminer du gaz vers l’Europe. Mais le projet devrait durer 20 ans, ce qui ne règle pas le problème de l’Europe qui a besoin dans l’immédiat d’une alternative au gaz russe.
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« J’ai reçu les Russes la semaine dernière, ils sont impatients d’investir dans ce projet et il y a beaucoup d’autres personnes qui veulent aussi le faire », a déclaré début mai le ministre nigérian du Pétrole, Timipre Sylva. Moscou serait intéressé par ce gazoduc pour contourner les sanctions occidentales et continuer à rester le leader du marché du gaz en Europe d’une part, et concurrencer l’Occident et la Chine sur le continent africain qui dispose d’énormes réserves de pétrole d’autre part.
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Pour Francis Perrin, spécialiste des questions énergétiques et chercheur associé à l’OCP Policy Center de Rabat, « le chemin est encore long » pour la réalisation de ce projet, car « deux grandes questions doivent être examinées avant la phase de construction : les marchés et le financement », a-t-il déclaré à El Mundo. « Le gaz pourrait causer des dommages importants à la Russie, car il faudrait quelques années pour rediriger le flux de ces exportations vers la Chine ou les pays d’Asie du Sud… », analyse pour sa part José Ignacio Linares, professeur d’ingénierie énergétique.
Linares reconnaît toutefois que « le blocus du gaz russe aurait des conséquences économiques pour l’Europe, étant donné que le secteur de l’industrie consomme la plus grande quantité de gaz », alertant sur « des pertes d’emplois et une récession économique, en particulier dans les pays où le secteur industriel est très développé comme l’Allemagne ».
Aller plus loin
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