Pour de nombreux observateurs, les tensions entre le Maroc et la France ne sont pas près de s’apaiser. Au-delà de l’affaire d’espionnage avec le logiciel Pegasus, il y a l’option diplomatique faite par Emmanuel Macron, depuis son premier mandat, de se rapprocher de l’Algérie plutôt que du Maroc, considéré par ses prédécesseurs comme le principal allié de la France au Maghreb. Un choix mal perçu par la droite française, et bien entendu, mal accueilli par Rabat, fait savoir TSA Algérie.
À plusieurs reprises, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a dénoncé les « lobbies » qui travaillent à créer des tensions entre Paris et Alger. Le Maroc a utilisé l’immigration comme moyen de pression sur l’Espagne pour l’amener à changer sa position de neutralité sur le Sahara. Avec la France en revanche, cette politique marocaine ne saurait prospérer à cause de la position géographique des deux pays, indique-t-on, précisant que par ailleurs, la question du Sahara suscite peu d’intérêt dans la politique française.
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En visite au Maroc en mai dernier, Éric Ciotti, président des Républicains (LR), accompagné de la franco-algéro-marocaine Rachida Dati, a plaidé pour la reconnaissance par la France de la « souveraineté marocaine » sur le Sahara. Dès son retour de Rabat, Ciotti a emboîté le pas à l’extrême droite pour demander la révocation de l’accord algéro-français de 1968 sur l’immigration. Si le Maroc n’est pas derrière cette campagne contre ledit accord, elle lui profite à tout le moins, estime-t-on.
« Agiter ce chiffon rouge est une manière d’embêter à peu de frais Emmanuel Macron, qui a fait de la réconciliation avec l’Algérie un point fort de sa présidence », analyse dans l’Express, Pierre Vermeren, professeur à la Sorbonne et auteur d’Histoire de l’Algérie contemporaine. La révocation de l’accord de 1968 entrainerait la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et la France, prévient pour sa part Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie.