Les vers paléoscolécides ont vécu dans toutes les mers, mais il n’y a la preuve de la présence de leurs fossiles que dans une infime partie du site marocain. Selon le paléontologue de l’UCM et de l’IGEO, Juan Carlos Gutiérrez Marco, cette découverte est une « surprise paléontologique dans un contexte géologique pas du tout favorable », d’autant que les fossiles de ces vers marins étaient bien conservés dans des schistes, des roches à grain fin.
La conservation de ces vers marins a été favorisée par un enfouissement rapide après protection sous des voiles bactériens qui précipitent les sulfures de fer. Leur peau était recouverte de microsclérites phosphatées (de 20 à 100 millièmes de millimètre), disposées de façon annulaire en segments successifs, peut-on lire dans la revue Historical Biology.
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Les deux vers marins découverts s’ajoutent au ver Gamascolex vanroyi, retrouvé il y a quelques années sur le même site et par le même groupe de recherche, rapporte The Objective. Les chercheurs ont aussi révélé la taille des trois vers, qui est deux à trois fois supérieure au record mondial de paléoscolécides en Australie, en Amérique du Nord ou dans le centre-ouest de l’Europe.
Ce fait pourrait être lié aux causes métaboliques du « gigantisme polaire », étant donné que le Maroc se trouvait dans l’Ordovicien, très proche du pôle Sud de la Terre, explique Gutiérrez Marco. « Nous essayons de reconstituer les écosystèmes et les organismes du passé, et les données obtenues aident dans ce cas à affiner la corrélation géologique des unités fossilifères du Maroc avec d’autres contemporaines situées sur la plate-forme marine du continent disparu du Gondwana », ajoute-t-il.