
Le Guide de la douane marocaine à destination des Marocains résidant à l’étranger (MRE) précise les règles d’importation de pièces détachées pour les véhicules.
En 2001, ce fut l’effet du passage à l’euro. Les ressortissants marocains éparpillés dans les quatre coins de l’euroland ont déterré leurs bas de laine pour rapatrier leur argent au pays. Ce qui nous a valu un montant record de transferts de 36,85 milliards de dirhams.
En 2002, on avançait l’effet 11 septembre pour justifier le maintien du niveau de ce poste de la balance des paiements au-dessus de la barre des 30 milliards. En 2003, bien qu’il n’y ait pas eu d’événements majeurs, la tendance ne s’est pas renversée. Les transferts RME se sont établis à 34 milliards, faisant 7,4% de mieux que l’année d’avant. La barre des 30 milliards devient ainsi structurelle. Chose qui n’est pas pour déplaire ni à l’Office des changes ni à son ministère de tutelle. Mais l’origine des fonds fait jaser plus d’un observateur.
Certes, les actions de séduction envers la communauté marocaine installée à l’étranger se sont multipliées ces dernières années. Mais il est difficile de justifier la croissance phénoménale des transferts par ces seules actions. Et pour cause, une corrélation pourrait être établie entre la croissance économique dans les pays d’accueil et l’épargne des travailleurs étrangers puisque ces derniers sont, généralement, les premiers touchés par une crise économique. Paradoxalement, les dernières années durant lesquelles les transferts RME ont explosé coïncident avec un essoufflement des économies européennes, comme le démontrent les différentes fermetures d’usines de géants mondiaux.
La croissance des transferts RME est d’autant plus intrigante qu’elle intervient à une période où le "business" du trafic de drogue a prospéré. Ces transferts ne seraient-ils donc pas un moyen de blanchiment d’argent ? Les responsables de l’Office des changes restent catégoriques par rapport à cette question. "Il ne pourrait s’agir d’actions de blanchiment d’argent, puisque ce montant est le cumul de transferts de petites sommes. L’argent émanant du trafic de la drogue est généralement réinvesti dans la contrebande oudans tout autre trafic, ce qui le laisse bien loin du circuit officiel. De plus, des organismes internationaux suivent de près ces transferts. Vous imaginez bien qu’ils ne se seraient pas gênés de nous aviser s’ils avaient constaté quoi que ce soit de suspect", rétorquent-ils, tout en admettant que les transferts des MRE ne sont soumis à aucun contrôle quant aux origines des fonds. Un point qui ne devrait pas être négligé dans l’élaboration de la loi anti-blanchiment, aujourd’hui au stade de projet.
Le Journal Hebdo
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