« C’est un sujet que nous prenons très à cœur, car il pèse à la fois sur la balance des paiements et sur les dépôts bancaires, dont les dépôts de MRE représentent autour de 20 %. C’est un dossier qui mérite d’être suivi de très près », a indiqué Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib (BAM), à l’issue de la première réunion trimestrielle de son conseil au titre de l’année 2025, tenue le mardi 18 mars. Il ajoutera : « Nous ne sommes pas contents de la manière dont cette directive a été rédigée. C’est pratiquement comme si on voulait que ces flux financiers restent en Europe. Par conséquent, nous examinons toutes les solutions, y compris les solutions numériques, pour contourner les difficultés que cette réglementation causera à cette fonction que les banques marocaines assurent auprès des MRE ».
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D’ores et déjà, une « task force permanente » a été constituée avec la participation du régulateur, des banques concernées, du ministère des Affaires étrangères et de celui de l’Économie et des Finances, fait Le360. Elle est déjà à pied d’œuvre. Elle a entamé des négociations avec les différentes parties prenantes dans l’UE, notamment la Commission européenne et de sa direction FISMA, mais aussi des autorités de pays européens, principalement la France, l’Espagne, l’Italie, la Belgique et les Pays-Bas. Autre action : prise de contact avec les banques centrales des pays européens pour demander des explications sur les interprétations nationales qu’aura cette directive communautaire. « Cette directive sera transposée par les États membres en droit national. Elle peut être interprétée différemment d’un pays à l’autre », a fait remarquer le wali de BAM.
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Le chef du gouvernement Aziz Akhannouch entend lui aussi jouer sa partition. Il recevra cette « task force » afin d’étudier « la manière dont le Maroc défendra la continuation de l’activité normale des banques marocaines en Europe auprès des MRE, en s’inspirant des expériences d’autres pays », a révélé Abdellatif Jouahri.
Pour rappel, la directive européenne encadrant la présence des banques étrangères sur le sol de l’Union européenne (UE) a été élaborée par la direction générale de la stabilité financière, des services financiers et de l’union des marchés des capitaux (FISMA), relevant de la commission européenne. Adoptée par le parlement européen, et publiée au journal officiel le 19 juin 2024, cette réglementation devrait entrer en vigueur le premier janvier 2026. Le texte vise à bloquer l’activité des banques britanniques dans l’espace communautaire, après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit), mais son objet étant la présence de toutes les banques étrangères à l’UE, elle touche directement les banques marocaines, qui disposent de filiales ou de succursales dans 7 pays européens, ainsi que de dizaines de bureaux de représentation en Europe.