Estimés à près de 100 milliards de dirhams par an, les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger représentent 20 % des ressources des banques et 8 % du produit intérieur brut du Maroc. Ils contribuent à financer plus d’un tiers du déficit commercial et boostent l’économie du royaume. De ce point de vue, les banques marocaines présentes en Europe ne voient pas d’un bon œil la directive européenne visant à mettre un terme aux transferts de fonds des étrangers vers leur pays d’origine sans création de valeur économique au sein de l’Union.
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À coup sûr, cette mesure qui concerne toutes les banques étrangères dans l’UE aura un impact négatif majeur sur les banques marocaines et leur relation avec les MRE, fait observer l’analyste économique Ali Ghnabouri, informant que l’UE a déjà commencé à durcir les opérations de transfert vers le Maroc, affectant ainsi les transferts des MRE. Dans une déclaration à Al3omk, l’expert estime que l’UE nage à contre-courant en prenant cette mesure dans un contexte où la tendance est à la réduction des coûts de transferts de fonds afin de faciliter la vie aux membres de la communauté marocaine à l’étranger.
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Cette mesure entrainera une hausse des coûts des transferts de fonds des MRE d’Europe, et par voie de conséquence, une baisse des montants transférés par ces derniers à leurs familles au Maroc. Elles limiteront aussi la capacité des banques marocaines à offrir des services financiers de qualité à la diaspora, et constituent par ailleurs un obstacle à leur croissance, la directive interdisant l’ouverture de comptes auprès de banques situées en dehors de l’Union européenne. D’après Ghanbouri, l’UE, à travers cette mesure, veut contrôler les flux d’argent.