Les transferts des MRE, l’autre oxygène qui favorise le développement du Maroc. De deux millions début 2000 à 5,1 millions selon les registres consulaires, ou 6,5 millions (y compris les non enregistrés) selon le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, les MRE sont devenus une source principale de financement du royaume. En témoignent les envois d’argent. L’année dernière, ils ont envoyé près de 12 milliards de dollars de transferts de fonds au Maroc, soit l’équivalent de 8 % du PIB national, fait savoir Jeune Afrique.
« Des sommes qui, bien qu’en constante augmentation, pourraient être mieux investies. À peine 10 % du total de l’argent envoyé par les MRE chaque année seraient investis de manière productive dans l’économie, tandis que 20 % alimentent des comptes épargne, donnant au passage des marges de manœuvre financières aux banques, qui participent au financement des investissements. Ces fonds constituent par ailleurs 20 % des ressources bancaires du royaume », note le magazine, faisant remarquer que les transferts de fonds en provenance des MRE ont augmenté de pas moins de 444 % depuis 2000, presque deux fois plus rapidement que le nombre de MRE.
À lire :Les Marocains résidant à l’étranger boostent l’économie grâce à leurs transferts de fonds
Cette augmentation du montant des transferts s’explique par plusieurs facteurs. Il y a l’âge et le temps passé à l’étranger. La multiplication des agences et des solutions de transferts d’argent par-delà les frontières en est aussi pour beaucoup. Les deux tiers (66,9 %) des envois des MRE ont été effectués via les agences de transfert, comme Western Union, MoneyGram, Wafa Cash,
contre seulement 18,2 % via des banques classiques, précise une étude du Haut-Commissariat marocain au plan, publiée fin 2022.
Plus de huit MRE sur dix envoient chaque année un montant moyen supérieur à 4 777 dollars, soit plus de 400 dollars par mois, précise la publication. Et d’expliquer : « En toute logique, les principaux pays d’où part le plus de transferts, en valeur, sont ceux qui accueillent les communautés de MRE les plus importantes. C’est vrai pour les trois premiers : la France, l’Espagne et l’Italie. Mais cette mécanique ne se révèle pas forcément juste pour l’ensemble des pays. L’Arabie saoudite, par exemple, se hisse au quatrième rang des pays émetteurs de transferts alors qu’elle est en neuvième place en termes de population de MRE, avec environ 50 000 marocains en 2023 ».
À lire :Les transferts des MRE se maintiennent en hausse
Les MRE contribuent par ailleurs au développement du tourisme marocain. En tout, plus de 3,76 millions de MRE sont venus passer un séjour au pays entre juin et septembre 2024. In fine, ils sont devenus des acteurs majeurs du développement du Maroc.