Les lois électorales marocaines garantissent aux Marocains résidant à l’étranger (MRE) leur droit à participer aux élections sur un pied d’égalité avec les citoyens résidant au Maroc, a affirmé Abdelouafi Laftit, précisant que les MRE ont le droit de voter soit directement dans les bureaux de vote au Maroc, soit par procuration. Ainsi, a-t-il fait savoir que le gouvernement a pris des mesures pour renforcer la représentation des MRE dans les institutions, notamment l’obligation pour les partis politiques de placer une candidate résidant à l’étranger en tête d’une liste de candidature régionale au moins, afin d’encourager les partis à intégrer les femmes marocaines résidant à l’étranger dans la vie politique.
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Autre mesure : l’octroi d’incitations financières aux partis pour les encourager à inclure des candidats de la communauté marocaine dans leurs listes électorales. Le ministre a également souligné l’importance du rôle des partis politiques pour garantir une large participation des MRE aux élections, et les appelle à placer des candidats issus de la diaspora dans des positions avancées sur leurs listes de candidature. Relever le défi de garantir une large participation des MRE à différents scrutins électoraux nécessite la coopération de tous les acteurs concernés, a-t-il insisté.
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L’article 17 de la Constitution garantit aux Marocains du monde tous les droits de citoyenneté, y compris l’exercice de leurs droits électoraux dans le cadre des circonscriptions électorales locales, régionales et nationales, a indiqué le Conseil économique, social et environnemental dans un rapport intitulé « Vers le renforcement du lien générationnel avec les Marocains du monde : opportunités et défis », notant toutefois que la Constitution ne prévoit pas expressément la création de circonscriptions électorales en dehors du pays. Le conseil a également évoqué des difficultés organisationnelles et logistiques, ainsi que des obstacles juridiques qui ne facilitent pas la création de circonscriptions électorales pour les MRE.
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Autre difficulté : les cas d’incompatibilité prévus par le système électoral empêchent les élites politiques actives hors du Maroc, qui occupent des responsabilités gouvernementales, représentatives ou publiques dans les pays de résidence, de se présenter aux élections au Maroc. Pour résoudre ces problèmes, le Conseil a formulé plusieurs recommandations notamment la mise en place de dispositifs organisationnels et techniques, notamment numériques, pour faciliter l’inscription sur les listes électorales nationales et le vote aux élections législatives pour les Marocains du monde, le renforcement de la coopération décentralisée internationale entre les collectivités territoriales au Maroc et leurs homologues à l’étranger, qui incluent dans leurs rangs des élus issus de la communauté marocaine, dont le nombre se chiffre à des milliers dans les conseils élus à travers le monde.
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Le Conseil économique, social et environnemental a également appelé à mobiliser l’expertise des Marocains du monde et les réseaux de compétences marocaines résidant à l’étranger pour élaborer, mettre en œuvre des programmes bilatéraux, régionaux et internationaux liés à la migration en général, ainsi qu’à la lutte contre les effets des changements climatiques et à l’adaptation à ceux-ci, renforcer les capacités des populations locales ciblées, ainsi que le dialogue avec les partenaires internationaux, en plus de reconnaitre l’utilité sociale des activités des associations – 1700 dont 90 % en Europe, 6 % en Amérique du Nord et 3 % dans les pays arabes et africains – de MRE et l’encouragement à la création de chambres de commerce marocaines à l’étranger.