Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement primaire et des Sports, s’est exprimé sur l’adoption par des institutions éducatives étrangères au Maroc de programmes promouvant l’homosexualité.
Le programme d’alphabétisation, lancé par les autorités du Maroc, a considérablement diminué le nombre d’illettrés dans le pays, selon des statistiques officielles. Bien que les chiffres reflètent les progrès réalisés, certains observateurs estiment qu’ils doivent cependant être remis en contexte.
Il y a deux ans, le Maroc a lancé un programme de lutte contre l’analphabétisme dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le développement. Son ambition est de permettre à chaque citoyen d’apprendre à lire et à écrire d’ici à 2015.
Selon des chiffres officiels, l’illettrisme concerne aujourd’hui 38 pour cent de la population marocaine (sur un total estimé à 30 millions d’habitants), contre 80 pour cent en 1960 et 48 pour cent en 1999.
Ce programme, baptisé "en route vers la lumière" ou "massariat al nour" en arabe, veut toucher un million d’illettrés chaque année. L’Etat vise à former 570.000 personnes sur ce nombre. Des organisations non gouvernementales visent environ 269.000 citoyens, le secteur public 146.000 individus et le secteur privé 15.000 personnes.
Abdessamad Hassad, un chercheur qui étudie l’influence du taux d’alphabétisation sur la démocratie et le développement, estime que ce programme est pauvre en contenu et en moyens. Selon lui, le nombre de lecteurs de la presse écrite est encore largement insuffisant. "Environ 300.000 personnes lisent un des 700 journaux ou magazines publiés au Maroc", déplore-t-il.
Un constat qui doit à son tour être nuancé. "Grâce au programme, je peux à présent lire et écrire", déclare Hajja Fatima, âgée de 68 ans. "Il m’a aidée à comprendre les informations à la radio ou à la télévision, mais je n’aime pas les journaux. Les hommes politiques se moquent de ce que nous disons, alors je me fiche de ce qu’ils disent dans les journaux", explique-t-elle.
"L’alphabétisation constitue un obstacle à la démocratie et au développement. Si plus de deux tiers de l’électorat est illettré, il ne peut faire la différence entre les programmes proposés par les différents partis politiques", ajoute Hassad. "Les électeurs peuvent donc être facilement influencés ou se laisser corrompre. Tout cela peut mener à des élections faussées, des résultats faussés et des représentations faussées dans des institutions".
Pour ce chercheur, l’analphabétisme créé un fossé entre le peuple et les élites. "Douze millions de Marocains sont illettrés, ce qui signifie qu’ils n’ont pas accès à ce que produisent les élites. La communication entre les deux se limite donc aux campagnes électorales", remarque Hassad.
Au Maroc, tous les responsables politiques n’ont pas terminé leur premier cycle d’études. Aux yeux de la loi marocaine, les députés doivent au moins avoir obtenu le certificat de l’enseignement primaire pour pouvoir siéger au parlement ou dans les municipalités. Après les élections de 2002 et 2003, plusieurs diplômes présentés par des candidats élus se sont révélés faux.
Certains citoyens, comme Abdelkader Faydi, un électricien de 34 ans, n’ont pas attendu le programme des autorités pour apprendre à lire et à écrire. Grâce à Internet, cet autodidacte a acquis des notions d’arabe et de français, qui lui ont permis d’améliorer ses connaissances en installations électriques. "J’ai des revenus supplémentaires à présent, et c’est une bonne nouvelle. Je continue à apprendre et je n’arrêterai jamais", a-t-il dit à IPS.
Mais les gens comme Faydi sont rares, estime Hassad. "Nous devons lutter contre l’analphabétisme. Nous devons encourager chacun et chacune à combattre l’illettrisme", a-t-il ajouté.
Libération - Abderrahim El Ouali
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