La chambre de l’instruction a confirmé mercredi le renvoi de Naïma B., 55 ans, devant la cour d’assises du Lot-et-Garonne. Accusée d’homicides volontaires aggravés, la femme d’origine marocaine tentera de convaincre les jurés qu’elle n’a pas tué ses deux filles, Inès et Nawal, âgées de 13 et 11 ans au moment de leur disparition. « Cela aurait été impensable qu’elle ne soit pas renvoyée devant une cour d’assises. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas retrouvé de corps qu’il n’y a pas eu de meurtre », a confié à France 3, Me Sylvia Brusseau, avocate du père des deux fillettes.
Les corps d’Inès et Nawal n’ont jamais été retrouvées depuis leur disparition en décembre 2016. Les deux sœurs souffraient de plusieurs handicaps et suivaient un traitement dans un institut spécialisé médicalisé du département du Lot-et-Garonne. Elles n’y sont jamais revenues après être rentrées à Nérac pour les congés de fin d’année en décembre 2016. Mais ce n’est qu’au printemps 2017 que le département signale leur disparition. Interpol est informée de l’affaire en mars de la même année et une information judiciaire a été ouverte en juillet.
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La mère de deux filles est la principale suspecte. Elle s’occupait seule des deux enfants lourdement handicapés (elles ne pouvaient ni parler, ni manger, ni se déplacer) et nécessitant une prise en charge permanente. Leur père avait quitté la maison après la naissance de Nawal. Dans le cadre de l’enquête, la Marocaine et ses proches ont été placés sur écoute et un traceur GPS a été posé sur sa voiture. Mais aucun indice permettant de la relier à la disparition, ou de localiser les enfants, n’a pu être relevé.
Mise en examen en septembre 2017 pour délaissement de mineurs, puis pour homicide aggravé, Naïma B. a été placée en détention. Lors de son audition, la mère a donné plusieurs versions. Elle a déclaré avoir confié les enfants à sa famille au Maroc, ou les avoir laissées à des inconnus sur une aire d’autoroute à Tarifa en Espagne. Après quatre ans de détention, elle a été libérée en novembre 2021, mais reste sous contrôle judiciaire. La mère assure désormais que ses filles sont en sécurité, mais refuse de donner leur localisation. Elle encourt la réclusion à perpétuité.