Indignation et peur à Sebta après le meurtre de Mohamed, 8 ans

23 janvier 2023 - 20h19 - Espagne - Ecrit par : P. A

Les habitants du quartier Loma Colmenar à Sebta sont indignés et en colère après le décès tragique de Mohamed Abdeselam, un garçon de 8 ans dont le corps sans vie a été retrouvé récemment.

Le petit garçon de Loma Colmenar a été déjà enterré au cimetière musulman de Sidi Embarek. Son présumé meurtrier, Christian BP, 34 ans, réside dans un quartier proche, Los Rosales. Les deux quartiers sont proches de la frontière avec le Maroc. « C’est un quartier calme, en dehors des bruits de klaxons des véhicules qui passent par la zone d’attente pour aller au Maroc », affirme à El Confidencial Manal, une habitante de Loma Colmenar, quartier où résidait le petit Mohamed.

À lire : Melilla : décès d’un garçon espagnol à la frontière marocaine

Le garçon était sorti avec des amis dans la rue le 18 décembre pour célébrer Messi, vainqueur avec l’Argentine de la Coupe du monde et n’est jamais revenu. Depuis lors, les habitants du quartier vivent dans la méfiance réciproque et la peur. L’arrestation du meurtrier présumé et de l’agresseur sexuel n’y a rien changé. Le meurtre de Mohamed leur a fait comprendre que leurs enfants n’étaient pas en sécurité. Ils étaient certes habitués aux fusillades et règlements de compte entre trafiquants de drogue, mais pas au meurtre d’un enfant comme Mohamed.

À lire : Une fillette de 5 ans, originaire de Ceuta, décède au Maroc

« Cela ne s’est jamais passé à Sebta, je n’arrive toujours pas à y croire », confie Abdellah, 43 ans, un ami de la famille de Mohamed. « Il s’agit du premier cas de meurtre d’un enfant depuis 30 ans que je suis en service au parquet de la ville autonome, une petite ville frontalière de 85 000 habitants où tout le monde semble se connaître », confirme le juge des mineurs de Sebta, José Luis Puerta. Depuis cette tragédie, les enfants de Sebta ne veulent plus sortir dans la rue. « Nos enfants ont peur, ils sont traumatisés, ils ne veulent plus sortir jouer », admet Abdellah.

Le meurtre du petit Mohamed, « un enfant très sociable » selon ses voisins, a brisé à jamais la confiance entre les habitants du quartier qui ont saisi l’occasion pour demander davantage de sécurité. « Nous avons besoin de plus de sécurité. Il n’y a pas de présence policière, et tout peut arriver ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Ceuta (Sebta) - Enfant - Homicide

Aller plus loin

Melilla : décès d’un garçon espagnol à la frontière marocaine

Un garçon espagnol est décédé mercredi à la frontière de Beni-Ensar à Melilla, alors que son père le conduisait dans la ville autonome pour recevoir des soins.

Un enfant marocain meurt noyé dans une piscine en Espagne

Un enfant marocain s’est noyé vendredi dans une piscine municipale de Móra d’Ebre, à Tarragone. Le mineur et sa famille, de passage dans la ville, avaient décidé de passer...

Meurtre de Mohamed à Sebta : un mois de traque pour arrêter le meurtrier

La police de Sebta a interrogé 50 personnes et visionné toutes les caméras de surveillance dans le quartier Loma Colmenar où le petit Mohamed, 8 ans, a été retrouvé mort le 19...

Belgique : décès d’Ahmed, 11 ans, en plein tournoi de karaté

Le petit Ahmed, 11 ans, d’origine marocaine, est décédé dimanche après avoir fait un malaise cardiaque lors de la coupe de karaté de Hainaut à Boussu en Belgique. La compétition...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : une école mise en vente avec ses élèves ?

Au Maroc, un agent immobilier se retrouve malgré lui au cœur d’une polémique après avoir publié une annonce de vente d’une école privée en incluant les élèves.

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Maroc : Abdelali Hamieddine, ancien parlementaire, condamné pour meurtre

La Cour d’appel de Fès a rendu son verdict dans l’affaire de l’ex-parlementaire Abdelali Hamieddine, qui vient d’être condamné à une peine de 3 ans de prison ferme.

Tourisme au Maroc : une saison estivale en demi-teinte

À l’heure où les Marocains résidant à l’étranger (MRE) retournent dans leurs pays d’accueil, les familles marocaines rejoignent leurs villes de résidence, pour préparer la rentrée scolaire de leurs enfants, les professionnels du tourisme font le bilan...

Au Maroc, les élèves fêtent la fin d’année scolaire en déchirant leurs cahiers

Au Maroc, des scènes des élèves déchirant leurs cahiers et livres pour annoncer la fin de l’année scolaire, se sont reproduites.

Maroc : une sortie en voiture vire au drame

Une sortie en famille qui finit en tragédie. Deux sœurs de 19 et 10 ans sont mortes noyées samedi dans le barrage de Smir près de la ville de M’diq, après que l’aînée, qui venait d’avoir son permis de conduire, a demandé à ses parents à faire un tour...

Maroc : les femmes divorcées réclament des droits

Au Maroc, les appels à la réforme du Code de la famille (Moudawana) continuent. Une association milite pour que la tutelle légale des enfants, qui actuellement revient de droit au père, soit également accordée aux femmes en cas de divorce.

Sentiment d’insécurité au Maroc : un écart avec les statistiques officielles ?

Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.

Maroc : un ancien diplomate accusé de prostitution de mineures risque gros

L’association Matkich Waldi (Touche pas à mon enfant) demande à la justice de condamner à des « peines maximales » un ancien ambassadeur marocain, poursuivi pour prostitution de mineures.