Dans sa plainte de 14 pages, le PP a insisté sur « le danger manifeste » de ces fermes piscicoles sur l’environnement, car leur « exploitation affecte l’écosystème marin ». Mais au-delà de l’aspect environnemental, la plainte a une portée politique évidente, croit savoir El Confidencial, précisant qu’en agissant ainsi, le PP tente de faire pression sur le gouvernement pour qu’il démantèle toutes ces fermes piscicoles marocaines installées dans îles Chafarinas.
Le parti entend également dénoncer la passivité de l’Exécutif dans cette affaire lors de la comparution de Pedro Sanchez devant le Congrès le 8 juin. Le ministère espagnol des Affaires étrangères avait réagi en novembre dernier contre l’installation de la première ferme piscicole dans les îles Chafarinas en adressant « une note verbale » aux autorités marocaines. La marine, la Garde civile, le commandement général de Melilla et la capitainerie maritime de la ville avaient alerté depuis mai 2021 leurs ministères respectifs de l’intention du Maroc d’installer ces fermes piscicoles.
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Depuis lors, l’Espagne n’a engagé aucune action pour amener le Maroc à quitter les eaux espagnoles, sans doute pour ne pas contrarier Rabat. « Toutes ces installations se trouvent dans les eaux territoriales de l’Espagne. Les travaux ont été réalisés par la société espagnole Morenot de Tarragone pour le compte de la société marocaine, Mediterranean Aquafarm, qui a obtenu une concession d’exploitation publiée au Journal officiel du Maroc du 7 mars 2019 », a expliqué Gutiérrez Díaz de Otazu.
Pour le PP, la ferme piscicole « ne dispose d’aucune licence, concession ou autorisation administrative d’aucune autorité ou administration publique espagnole », soulignant que le Maroc « n’a aucune juridiction sur les eaux espagnoles ». La plainte du PP intervient 72 heures après la rencontre de son leader, Nuñez Feijoo, avec Aziz Akhannouch, le chef du gouvernement marocain, à Rotterdam.